Mon
patron qui est un prudent homme, suit avec attention les réactions des
lecteurs de ma chronique, et bien que je lui ai répété qu’un journaliste
voit ce qu’il note et qu’un chroniqueur note ce qu’il voit, … cette fois,
avec mon erreur géographique où je me suis trompée d’émirat et devant la
levée de boucliers –digne de Tarak Ben Ziad- il a fini par me donner mes
huit jours de préavis !
Et voilà, j’ai fini par payer, car à chacune de vos réactions négatives,
avec chaque questionnaire, il me collait un avertissement et au bout de 3
avertissements, ce fut un blâme …et ensuite le conseil de discipline dont il
est le président, le secrétaire, l’assesseur et membre, ….
Voilà, je viens
de recevoir à mon adresse, qui figure sur ma demande d’emploi, mon
licenciement pour erreur géographique grave.
Mais moi, je ne me suis pas laissée faire,… je suis allée voir
l’inspecteur du travail qui a noté mes récriminations –il n’était même pas
au courant des 35% de Tunisie Télécom- et ensuite, il envoya un
questionnaire d’explication à mon patron au siège social de la société, et,
parallèlement, je déposai plainte aux prud’hommes qui étaient gentils avec
moi. Maintenant l’affaire va être sérieusement prise en main, et j’ai même
demandé –sur conseil de mon avocat quasi bénévole– 10 ans de salaires comme
indemnité de licenciement, comme je ne comprenais pas, il me dit que parfois
les juges donnent entre 20 et 30% de ce qui est demandé, ça fera ainsi 2 ans de
salaires, je n’ai pas tellement insisté bien que cela fera moins d’un an que
mon patron m’a recruté,… un 1er avril.
Alors, maintenant cela va être le circuit de l’affaire de prud’hommes, de
convocations par huissiers notaires, de tribunal de première instance où mon
patron viendra en accusé justifier mon licenciement avec tout un dossier qui
doit être solide. S’il y manque une virgule, je gagne, sinon, si ça ne
marche pas, l’affaire passera en appel et quelques années plus tard en
cassation et peut-être quand la société fêtera ses 10 ans, je finirai par
avoir quelque chose ; mais entre-temps, qu’est-ce que je vais faire avec mon
passé de chroniqueuse, je risque seulement d’attraper une maladie chronique
“le chômage” …
Vous voyez mes chers lecteurs (rices), quand vous me tapez dessus où cela me mène
… à un dossier épais comme ça, avec plein de convocations, d’avis, de
rapports, de réponses et tutti quanti, et nos tribunaux croulent sous ce
genre d’affaires …
Alors, en ce début d’avril, voulez-vous que je conclus un arrangement avec
mon patron et je continue à vous faire réagir –en bien ou en mal- ou vous
voulez que le nombre de chômeurs augmente ?