Des visiteurs au stand Sony Ericsson au salon CeBIT à Hanovre, le 14
mars 2006
Le
fabricant de téléphones portables Sony Ericsson, traditionnellement le
premier à annoncer ses résultats trimestriels, a montré jeudi par la nette
hausse de ses bénéfices et de ses ventes que la téléphonie mobile a commencé
l’année en fanfare.
Co-entreprise d’Ericsson, numéro un mondial des réseaux de téléphonie mobile
et du géant japonais de l’électronique Sony, le groupe a confirmé que la
croissance mondiale de l’industrie des portables était très forte.
“Nous
avons vu un premier trimestre un peu plus solide que nous le pensions avec
des ventes (au plan mondial) estimées à 210 millions d’unités”, a déclaré
Jan Wäreby, vice-président de Sony-Ericsson.
Tout
comme le finlandais Nokia, leader mondial, l’avait fait fin mars,
déclenchant une fièvre boursière, le suédo-nippon (non coté) a revu ses
prévisions globales à la hausse de 15% et s’attend à plus de 900 millions de
portables vendus dans le monde en 2006, contre moins de 800 millions en
2005.
“Nous
voyons de forts développements dans quelques économies émergentes mais aussi
des performances très solides sur le marché de remplacement pour les
économies plus matures”, a ajouté M. Wäreby.
Avec
entre 6 et 7% du marché mondial des portables, Sony Ericsson est le
cinquième plus gros fabricant mondial en termes de volumes, le quatrième
pour les revenus. Il est leader dans quelques pays dont la Suède, la Norvège
et quelques pays d’Europe de l’Est.
Plus
concentré sur le haut de gamme avec des appareils sophistiqués très axés sur
la photo et la musique, il cible surtout le marché de remplacement.
Il est
le plus cher du monde avec un prix moyen par appareil de 149 euros, en
hausse de 4% au cours du trimestre.
Fin
2005, selon le cabinet Gartner, Nokia détenait 35% du marché mondial, devant
l’américain Motorola (17,8%) les Coréens Samsung et LG avec respectivement
12,1% et 7,2%, Sony-Ericsson 6,9% et le taïwanais BenQ qui a racheté
l’activité mobile de l’allemand Siemens avec 4,7%.
Pour les
trois premiers mois de l’année, Sony-Ericsson a plus que triplé son bénéfice
net à 109 millions d’euros par rapport à la même période de 2005, et plus
que doublé son bénéfice avant impôts à 151 millions.
Son
chiffre d’affaires a progressé de 54,5% à 1,99 milliard contre 1,28 milliard
au premier trimestre 2005.
Le
nombre d’appareils livrés s’est élevé à 13,3 millions d’unités contre 9,4
millions, un an plus tôt, soit une part de marché mondial de 6,3% en
retenant le chiffre global de 210 millions mais aussi 1 point de pourcentage
de plus, selon M. Wäreby, sur le premier trimestre de 2005.
Au cours
du premier trimestre Sony-Ericsson a sorti plusieurs nouveaux modèles
centrés sur la musique, l’image et sur les services professionnels.
Les
appareils de la gamme “Walkman”, permettant l’écoute et le téléchargement de
musique, et reprenant la marque du célèbre baladeur de Sony ont représenté
une part significative des ventes au cours du premier trimestre, selon le
groupe.
Il a
précisé qu’il avait déjà vendu 5,5 millions d’appareils de cette gamme —
qui compte maintenant 8 variantes — depuis le lancement du premier modèle
en août dernier.
Il va
livrer bientôt les premiers modèles “Cyber shot” plus centrés sur l’image,
qui reprennent une autre marque emblématique de Sony, de caméras numériques
cette fois.
Les
résultats de Sony-Ericsson ont été bien accueillis par les analystes. Mais
certains se demandent, tel Greg Johansson, analyste chez Redeye, si le
groupe va pouvoir tenir longtemps sans accroître sensiblement sa part de
marché.
“Quand
la croissance du marché mondial va se ralentir la concurrence sera plus dure
et quand vous êtes un petit joueur face à des Nokia ou Motorola c’est
difficile”, a-t-il commenté, prévoyant que cet handicap se fera plus sentir
au cours des prochains trimestres, d’autant que “les concurrents
s’améliorent de plus en plus dans le segment supérieur du marché”.