Le ministre brésilien des Affaires étrangères Celso Amorim (g) et son
homologue japonais Taro Aso, le 13 avril à Tokyo
Le
Brésil paraissait jeudi sur le point d’adopter la norme japonaise de
télévision numérique terrestre (TNT), au détriment des normes européenne et
américaine, après avoir obtenu d’importantes contreparties de la part du
gouvernement nippon et du groupe Toshiba.
Les
ministres brésiliens des Affaires étrangères, Celso Amorim, de l’Industrie
et du Commerce extérieur Luiz Fernando Furlan, et des Communications Helio
Costa ont conclu jeudi une visite à Tokyo en signant, avec le chef de la
diplomatie nippone Taro Aso, un mémorandum par lequel le Japon s’engage à
aider au développement d’un “système nippo-brésilien” de TNT.
Le
Brésil a également obtenu, de la part du groupe d’électronique Toshiba, la
principale contrepartie qu’il exigeait pour adopter la norme japonaise, à
savoir l’implantation sur son territoire d’une usine de semiconducteurs.
“Toshiba
s’est engagé à envoyer au Brésil une délégation d’experts qui travailleront
immédiatement à l’installation sur place d’une usine de semiconducteurs”, a
annoncé à l’AFP M. Costa, sans livrer plus de détails.
A la
question de savoir si cela signifiait que le Brésil s’était déjà décidé en
faveur du standard japonais, le ministre a répondu: “je crois que oui”.
Mais il
a précisé que la décision relevait, en dernier ressort, du président de la
République Luiz Inacio Lula da Silva.
M. Lula
doit choisir prochainement, entre les normes japonaise (ISDB-T), européenne
(DVB-T) et américaine (ATSC), quel sera le système de télévision numérique
hertzienne pour ce pays de 180 millions d’habitants où dix millions de
téléviseurs ont été vendus en 2005, soit autant qu’au Japon.
La
télévision numérique terrestre est amenée progressivement à remplacer les
systèmes analogiques. Elle permet de diffuser des programmes à destination
de terminaux mobiles, ou en haute-définition pour les postes fixes, ainsi
que de multiplier les chaînes.
Européens, Japonais et Américains multiplient depuis des mois les offres de
contreparties pour obtenir que leur norme soit retenue.
L’adoption de la norme japonaise par le Brésil entraînerait d’importantes
économies d’échelle pour les fabricants nippons, puisque ceux-ci pourraient
exporter les mêmes produits que ceux destinés au marché intérieur sans
devoir les adapter au préalable à des normes techniques différentes.