Une installation
pétrolière près de la ville saoudienne de Dammam, en 2004
Le prix du baril de pétrole Brent a franchi les
70 dollars pour la première fois jeudi à Londres, établissant un nouveau
record historique sur fond de tensions persistantes entre l’Iran et la
communauté internationale, et de craintes de pénurie d’essence aux
Etats-Unis.
Vers 16H45 GMT, le
baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a atteint 70,20 USD,
nouveau record depuis le début de sa cotation sous sa forme actuelle en juin
1988.
Ajusté à l’inflation,
le prix du baril de pétrole reste toutefois en dessous des 80 dollars (en
monnaie d’aujourd’hui) atteints après la révolution iranienne de 1979.
Le baril de Brent
cotait 70,12 dollars vers 17H20 GMT, en hausse de 26 cents. “Pour un
opérateur sur le marché pétrolier, 70 dollars est un seuil auquel il est
difficile de résister une fois qu’il est à votre portée”, a réagi Kevin
Norrish, analyste à la banque Barclays Capital.
“Une fois qu’on s’en
approche assez, vous pouvez être sûr qu’un opérateur va tenter de le percer,
pour tester les limites du marché”, a-t-il ajouté.
Cette poussée survient
sur un marché toujours inquiet des tensions persistantes entre l’Iran et la
communauté internationale à propos du programme nucléaire de la République
islamique, qui a fait savoir jeudi qu’elle refusait de suspendre son
enrichissement d’uranium.
L’Iran est le quatrième
producteur mondial d’or noir et les analystes évaluent depuis quelques temps
la probabilité et les conséquences d’une interruption de ses exportations en
mesure de représailles à d’éventuelles sanctions de l’Onu.
En outre, le marché est
tiré vers le haut par les craintes d’une pénurie d’essence cet été aux
Etats-Unis, quand la consommation touchera son pic.
Mercredi, le
département américain de l’Energie (DoE) a révélé que les stocks d’essence
américains avaient reculé de 3,9 millions de barils la semaine dernière,
confirmant une tendance qui se prolonge depuis plus d’un mois.
Alors que la demande ne
faiblit pas, les raffineries américaines ont du mal à suivre, handicapées
par l’application de nouvelles normes environnementales et par des périodes
de maintenance prolongées, alors qu’elles se remettent encore des dégâts de
l’ouragan Katrina cet été.
Sur le New York
Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison
en mai gagnait pour sa part 38 cents à 69 dollars.