Prévisions de
croissance du FMI dans le monde en 2006 et 2007.
La croissance de l’économie mondiale devrait
remonter à 4,9% en 2006 grâce aux Etats-Unis soutenus depuis peu par les
pays de la zone euro et le Japon, selon le Fonds monétaire international qui
met toutefois en garde face aux risques de déséquilibres mondiaux
persistants.
Dans son rapport semestriel sur les
perspectives de l’économie mondiale publié mercredi, le FMI table pour cette
année sur une croissance du Produit intérieur brut (PIB) mondial de 4,9%,
alors qu’en septembre il prévoyait à peine 4,3% de croissance mondiale. En
2007 l’expansion économique devrait en revanche à nouveau ralentir à 4,7%.
Le tableau d’ensemble est plutôt optimiste pour
cette année mais des risques majeurs pourraient l’assombrir à l’avenir.
“L’expansion s’étend maintenant à davantage de
régions. Et si les Etats-Unis restent le principal moteur de la croissance,
l’expansion japonaise est bien établie et la reprise semble plus soutenue
dans la zone euro”, note le FMI pour les pays industrialisés.
L’ensemble des 12 pays de la zone euro
devraient afficher cette année une croissance de 2,0%, avec un petit repli à
1,9% en 2007, restant vulnérables aux reculs de la demande de consommation
et à la volatilité des prix du brut.
“Mais l’investissement semble résister”,
précise le rapport.
Du côté des pays émergents et en développement
le FMI qualifie “le dynamisme” de l’activité en Chine, en Inde et en Russie
de “particulièrement remarquable”.
Par ailleurs, les prix du pétrole restent
certes “élevés et instables” – à New York le baril de pétrole a franchi
mardi les 71 dollars -, mais l’inflation de base, hors alimentation et
énergie, demeure généralement contenue, selon le FMI.
Si le déficit des comptes courants américains a
continué de se creuser, son financement “ne pose pas de problème” précise le
rapport, en notant l’écart des taux d’intérêt à court terme favorables,
l’épargne nette élevée des entreprises et des pays exportateurs de pétrole
ainsi que des pays asiatiques.
Même dans les pays pauvres comme l’Afrique
sub-saharienne la croissance devrait passer à 5,8% en 2006 (contre 5,5% en
2005) “soit le taux le plus élevé depuis plus de 30 ans”, selon le Fonds.
Toutefois pour l’avenir “plusieurs facteurs
d’incertitudes subsistent”, avertit le FMI dans son rapport de printemps.
D’une part, le marché pétrolier reste
vulnérable aux chocs géopolitiques du fait de ses capacités excédentaires
très faibles.
D’autre part, il faut s’attendre à un
durcissement des conditions de financement sur les marchés des capitaux. Le
cycle des hausse de taux d’intérêt semble toucher à sa fin aux Etats-Unis
alors qu’il commence à peine au Japon et dans les pays de la zone euro avec
des risques d’écarts importants, explique encore le FMI.
“Les risques les plus élevés semblent se
trouver dans le secteur des ménages, en particulier dans les pays où les
prix des logements sont élevés”, selon le rapport.
Autre risque pour la croissance, celui d’une
aggravation des déséquilibres mondiaux dont la “correction passera dans tous
les cas par un rééquilibrage significatif de la demande dans tous les pays
ainsi que par une nouvelle dépréciation substantielle du dollar américain et
une appréciation des monnaies des pays en situation d’excédent”, certains
pays asiatiques ou exportateurs de pétrole par exemple.
Enfin, dernier risque majeur évoqué par le
rapport: celui d’une pandémie de grippe aviaire “qui pourrait avoir des
coûts humains et économiques extrêmement élevés” si les mesures de
précautions nécessaires en matière de santé publique n’ont pas été prises à
temps.