Les prix du pétrole enchaînent les records en Europe

Par : Autres

 

Les
prix du pétrole enchaînent les records en Europe

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Graphique interactif
sur les cours du pétrole. (GRAPHIQUE FLASH)

Les prix du pétrole poursuivaient leur course
en avant jeudi, avec un nouveau record au-delà de 74 dollars le baril en
Europe, sur fond d’inquiétudes sur la crise iranienne et l’approvisionnement
en essence aux Etats-Unis.

 

Le baril de Brent de la mer du Nord pour
livraison en juin a franchi pour la première fois la barre des 74 dollars
jeudi à Londres, montant jusqu’à 74,22 dollars, un niveau jamais atteint
depuis le début de sa cotation en 1988.

 

Le Brent est le prix de référence pour deux
tiers du pétrole échangé dans le monde selon l’IntercontinentalExchange (ICE),
qui détient le marché de Londres.

 

Le “light sweet crude” à New York a lui aussi
battu un nouveau record jeudi, à 72,49 dollars le baril. Il s’échange encore
pour livraison en mai, alors que le contrat juin (actuellement autour de
74,20 dollars) deviendra la principale référence vendredi.

 

Vers 10H25 GMT, le baril de Brent progressait
de 10 cents à 73,83 USD et celui de “light sweet crude” prenait 16 cents à
72,33 USD.

 

Cette poussée “repose sur l’inquiétude liée à
la chute des stocks américains d’essence et sur la crainte que la
confrontation entre l’Iran et l’Occident sur le nucléaire ne réduise les
exportations de pétrole”, expliquent les analystes de la maison de courtage
Sucden.

 

Le département américain de l’Energie (DoE) a
fait état mercredi d’un recul généralisé des stocks la semaine dernière aux
Etats-Unis.

 

Les stocks de brut, de diesel et de fioul de
chauffage ont reculé alors que les analystes s’attendaient à une
progression. Mais la principale source d’inquiétude était la chute de 5,4
millions de barils des stocks d’essence, plus de deux fois supérieure aux
attentes, car ces réserves sont désormais 4,6% en dessous de leur niveau de
l’an dernier à la même époque.

 

“Cela montre que malgré le haut niveau de
production et les prix élevés, la demande en brut et en produits raffinés
reste suffisamment forte pour faire reculer les stocks, ce qui est
particulièrement inquiétant avant la saison estivale des grands déplacements
aux Etats-Unis”, soulignent les analystes de Sucden.

 

Cette saison, qui dure de fin mai à la
mi-septembre, coïncide avec la période des départs en vacances des
Américains, pic annuel de la consommation de carburant aux Etats-Unis.

 

Le marché redoute une pénurie d’essence pendant
cette période, alors que la production pourrait en plus être ralentie par
l’entrée en vigueur de normes plus strictes aux Etats-Unis sur la
composition de l’essence, qui doit désormais inclure de l’éthanol et non du
MTBE, trop polluant.

 

Le marché restait sur les nerfs en raison de la
crise iranienne, craignant une intervention militaire des Etats-Unis alors
que Téhéran refuse de cesser d’enrichir l’uranium, malgré les injonctions
des Nations unies.

 

Le chef de la diplomatie américaine Condoleezza
Rice n’a pas exclu jeudi que les Etats-Unis interviennent militairement
contre l’Iran au nom du droit de Washington à l’autodéfense, tout en
déclarant qu’elle voulait encore croire à une solution diplomatique.

 

“Outre les informations sur l’offre et la
demande, les prix sont soutenus par un élan émotionnel venant de la question
iranienne”, observe Victor Shum, analyste au cabinet de consultant en
énergie Purvin and Gertz.

 

L’Iran pourrait riposter à toute sanction prise
à son encontre en interrompant ses exportations.

 

Or le monde dispose actuellement d’environ 1,5
million de barils par jour (mbj) de capacités excédentaires de production,
ce qui serait insuffisant pour compenser une perte éventuelle des
exportations iraniennes de près de 2,5 mbj.

 

Surtout que la production du Nigeria et de
l’Irak reste fortement diminuée par des problèmes politiques dans ces pays.

 

©
AFP 2006

Photo : Spencer Platt