Réunions du G7, FMI, BM sur fond d’économie saine mais non sans risques
___________________________________
Les ministres des
Finances du G7 à Londres le 3 décembre 2005
La bonne santé de l’économie mondiale mais
aussi les risques liés aux prix records du pétrole seront au coeur des
discussions de la réunion du G7 Finances, du Fonds monétaire international
(FMI) et de la Banque mondiale (BM) de vendredi à dimanche à Washington.
La réunion des ministres des Finances du G7
(Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon)
ouvrira le ban vendredi, suivie de celles du FMI et de la BM samedi et
dimanche.
Le FMI a salué mercredi la bonne santé de
l’économie mondiale en relevant de 4,6% à 4,9% sa prévision de croissance
pour 2006 et en anticipant une progression de 4,7% pour 2007.
“Les prix élevés du pétrole ont clairement un
impact sur la croissance, mais nettement moins” que ce que l’on craignait il
y a quelque temps, a indiqué l’économiste en chef du FMI, Raghuram Rajan.
Selon lui, une “nouvelle hausse de 10% des
cours du pétrole pourrait coûter entre 1 et 1,5 point à la croissance
mondiale”. Les risques restent cependant davantage liés à des problèmes
d’approvisionnement qu’à une question de demande, a-t-il indiqué.
Les prix de l’or noir ont franchi de nouveaux
records mercredi en franchissant les 72 dollars le baril à New York.
Ce sont les Etats-Unis qui continuent de tirer
la croissance des pays industrialisés mais le Japon, et dans une moindre
mesure la zone euro, viennent maintenant les épauler.
Le FMI a toutefois mis en garde Washington
contre le creusement de ces déficits et appelé l’administration américaine à
se préoccuper davantage des coûts sociaux, comme les retraites et
l’assurance santé, s’attirant en retour une réaction irritée du Trésor
américain.
Le centre de la capitale fédérale américaine ne
se verra pas transformé en camp retranché, comme c’était le cas ces
dernières années. Les altermondialistes y étaient venus manifester en masse
contre les politiques libérales prônées par le FMI et la Banque mondiale.
L’accord trouvé sur l’annulation de la dette
des pays plus pauvres, notamment africains, a quelque peu désamorcé leurs
revendications.
Le FMI a souligné dans son rapport semestriel
sur les perspectives de l’économie mondiale que même dans les pays pauvres
comme l’Afrique sub-saharienne la croissance devrait passer à 5,8% en 2006
“soit le taux le plus élevé depuis plus de 30 ans”.
Le pétrole ne sera pas le seul sujet
d’inquiétude des grands argentiers internationaux. La remontée des taux sur
les marchés des capitaux et les menaces de baisse pesant sur les marchés
immobiliers dans certains pays industrialisés pourraient venir freiner la
croissance.
Du côté des banques centrales, le cycle des
hausses de taux d’intérêt semble toucher à sa fin aux Etats-Unis mais
commence à peine au Japon et dans les pays de la zone euro avec des risques
d’écarts importants et de dépréciation du dollar, a souligné le Fonds.
La Banque mondiale va de son côté promouvoir le
programme anti-corruption de son président Paul Wolfowitz tout en rappelant
la nécessité de lutter contre les épidémies qu ravagent le tiers-monde et de
se préparer à celles qui pourraient se propager comme la grippe aviaire.
Enfin, le FMI va poursuivre ses débats sur sa
réforme, notamment celle des quote-parts, pour tenter de donner une
meilleure représentation aux grandes économies émergentes comme la Chine et
l’Inde.
Le système des quote-parts définit le nombre de
voix accordé à chacun des 184 Etats membres du FMI et de la BM et permet
aussi de calculer leur contribution aux ressources générales du Fonds.
Les Etats-Unis souhaitent profiter de cette
réforme pour donner au FMI davantage de moyens pour faire régner l’ordre sur
les marchés des changes internationaux.
Washington a notamment la Chine en ligne de
mire, l’accusant de laisser délibérement sa monnaie sous-évaluée pour
favoriser ses exportations.