Les prix du pétrole marquent
une pause, après de nouveaux records
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Graphique interactif
sur les cours du pétrole. (GRAPHIQUE FLASH)
Les prix du pétrole ont marqué une pause jeudi
après avoir atteint de nouveaux records historiques dans la matinée, alors
que l’inquiétude demeure sur la crise iranienne et l’approvisionnement en
essence aux Etats-Unis.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour
livraison en juin a franchi pour la première fois la barre des 74 dollars
jeudi matin à Londres, montant jusqu’à 74,22 dollars, un record.
Le Brent est le prix de référence pour deux
tiers du pétrole échangé dans le monde selon l’IntercontinentalExchange (ICE),
qui détient le marché de Londres.
A New York, le “light sweet crude” a lui aussi
battu un nouveau record jeudi lors des échanges électroniques, à 72,49
dollars le baril. Il s’échange encore pour livraison en mai, alors que le
contrat de juin (qui a terminé jeudi à 73,69 USD) deviendra la principale
référence vendredi.
Les cours ont ensuite pâti de prises de
bénéfices, et se sont repliés. Le Brent a clôturé à 73,18 dollars, en baisse
de 55 cents, et le “light sweet crude” pour livraison en mai a reculé de 22
cents terminant à 71,95 dollars.
Les analystes s’attendent toutefois à ce que ce
mouvement de repli soit temporaire, avant une nouvelle poussée vers le seuil
de 75 dollars le baril.
“Les prix sont soutenus par la combinaison de
tensions géopolitiques et de fondamentaux plus fermes sur l’offre et la
demande”, observe Kevin Norrish, analyste à la banque Barclays, relevant que
le déclin des stocks d’essence aux Etats-Unis est contraire à la normale
saisonnière.
Il note “le risque grandissant d’une crise de
l’offre dans un futur pas très éloigné”.
Le département américain de l’Energie (DoE) a
fait état mercredi d’un recul généralisé des stocks la semaine dernière aux
Etats-Unis.
Les stocks de brut, de diesel et de fioul de
chauffage ont reculé alors que les analystes s’attendaient à une
progression. Mais la principale source d’inquiétude était la chute de 5,4
millions de barils des stocks d’essence, plus de deux fois supérieure aux
attentes, car ces réserves sont désormais 4,6% en dessous de leur niveau de
l’an dernier à la même époque.
“Cela montre que malgré le haut niveau de
production et les prix élevés, la demande en brut et en produits raffinés
reste suffisamment forte pour faire reculer les stocks, ce qui est
particulièrement inquiétant avant la saison estivale des grands déplacements
aux Etats-Unis”, soulignent les analystes de la maison de courtage Sucden.
Cette saison, de fin mai à mi-septembre,
coïncide avec la période des départs en vacances des Américains, pic annuel
de la consommation de carburant aux Etats-Unis.
Le marché redoute une pénurie d’essence pendant
cette période, alors que la production pourrait en plus être ralentie par
l’entrée en vigueur de normes plus strictes aux Etats-Unis sur la
composition de l’essence.
Le marché restait aussi tendu en raison de la
crise iranienne. “L’escalade des tensions entre l’Iran et les pays
occidentaux sur le programme nucléaire de Téhéran a accru les craintes d’une
réduction de la production iranienne si une solution pacifique venait à
échouer”, relève Kevin Norrish.
“Les incertitudes politiques en Irak, au
Venezuela, au Nigeria et au Tchad s’ajoutent à la situation en Iran, et
rendent le climat géopolitique extrêmement tendu”, selon cet analyste.
L’Iran pourrait riposter à toute sanction prise
à son encontre en interrompant ses exportations –2,7 millions de barils par
jour (mbj). Or le monde dispose actuellement de seulement 1,5 mbj de
capacités excédentaires de production, ce qui serait insuffisant pour
compenser une telle perte.