La France a payé son énergie
au prix fort en 2005 à cause du pétrole
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Le ministre délégué à
l’Industrie François Loos, le 11 avril 2006 à l’Assemblée nationale
La France a payé l’an dernier son énergie 38,26
milliards d’euros, soit 10 milliards de plus qu’en 2004, une facture salée
due à l’envolée des prix du gaz et du pétrole qui devrait inciter le
gouvernement à accentuer ses efforts en matière d’efficacité énergétique.
Le coût de l’énergie a représenté 2,26% du
Produit intérieur brut (PIB) en 2005, soit +grosso modo+ l’équivalent d’une
semaine de travail pour l’ensemble des Français, selon les calculs du
ministère des Finances.
Cette facture se rapproche du niveau du premier
choc pétrolier (environ 3,2% du PIB) mais elle reste bien inférieure à celui
du deuxième choc (5% du PIB en 1981), a souligné le ministre délégué à
l’Industrie François Loos.
En 2005, le pétrole et le gaz ont pesé encore
plus lourd dans la facture globale, avec une augmentation de 33% sur 2004 à
39,2 milliards d’euros. Quant au charbon, autre énergie fossile dont les
prix flambent, il s’est apprécié de 17,5% à 1,49 milliard d’euros.
L’exportation d’électricité pour 2,45 milliards
d’euros ramène la facture totale à 38,26 mds EUR.
Tandis que le dollar stagnait à 0,804 euro, le
cours du pétrole a bondi à 54,55 dollars en moyenne sur 2005, a relevé M.
Loos.
La légère baisse de la consommation globale
d’énergie (-0,2%) et la légère hausse de la production électro-nucléaire de
la France (+0,7%) tendent cependant à contenir la baisse de ses exportations
nettes d’électricité et la hausse de ses importations de combustibles
fossiles, a-t-il souligné.
En 2005, les importations d’énergie ont
représenté 50,25 milliards d’euros (+33,5% par rapport à 2004) et les
exportations 11,98 milliards d’euros (+29,9% par rapport à 2004).
Face à l’envolée des prix des matières
premières, les énergies renouvelables n’ont pas été d’un grand secours,
notamment en raison d’un fort déficit d’hydraulicité. Résultat: la
production d’électricité d’origine renouvelable a baissé de 12% sur un an.
Seul effet positif de la hausse des prix de
l’énergie: la France a amélioré son efficacité énergétique, avec une
diminution de 1,6%, contre 1,4% en 2004, de la quantité d’énergie nécessaire
pour produire de la valeur ajoutée.
Le gouvernement s’est fixé comme objectif
d’atteindre une baisse de 2% à l’horizon 2015.
La consommation d’énergie a baissé dans tous
les secteurs d’activité (-0,6% pour l’industrie, -2,7% pour l’agriculture,
-0,8% pour les transports) sauf dans le résidentiel tertiaire (+0,6%).
En réponse à l’envolée du prix à la pompe, le
kilométrage moyen des voitures particulières a chuté de 3% et les ventes de
carburants ont baissé de 1%. La consommation de gazole a progressé de 0,9%
tandis que celle d’essence a chuté de 6% et, fait notable, les biocarburants
ont augmenté de 18%.
Pour “faire baisser la pression” sur les cours
du brut, la France a proposé à la Commission européenne la publication des
stocks pétroliers de l’ensemble des pays de l’Union européenne chaque
semaine et non tous les mois, a déclaré François Loos.
“Il n’y pas de raison que le prix du baril soit
aussi haut que 74 dollars. Il faut montrer que la production est suffisante
par rapport à la consommation et il faut aussi faire baisser la
consommation”, a jugé M. Loos, tout en reconnaissant que “la tension et les
risques sont une réalité”.