A notre humble avis, tout chef
d’entreprise qui se respecte doit garder un œil constamment attentif à
l’évolution générale de l’économie mondiale, car c’est à partir des grandes
tendances de cette évolution que tout se décide sur les marchés. Et, dans ce
contexte, les rapports périodiques du Fonds monétaire international (FMI)
sont une lecture édifiante pour tous ceux qui souhaitent comprendre avant de
décider.
Le rapport du ‘’printemps’’ que vient de publier le FMI apporte ainsi un
sens radicalement scientifique à toutes les évaluations que l’on entend à
droite et à gauche et qui ne sont pas toujours de grande cohérence, ni de
première fraîcheur.
D’emblée, la première grande nouvelle, c’est son annonce que l’économie
mondiale devrait s’accélérer encore en 2006 pour atteindre un taux de
développement de 4,9% contre 4,8% en 2005. Un ‘’optimisme’’ assez étonnant,
mais les chiffres sont là puisque le rapport est déjà public.
Néanmoins, le FMI met de l’eau dans son vin dans ce rapport… et plutôt
quatre fois qu’une. Il avertit, en premier lieu, que le choc pétrolier ne
s’est pas encore fait vraiment sentir et qu’il ne s’arrêtera pas là. ‘’Une
nouvelle hausse de 10% des cours pourrait coûter entre 1 et 1,5 point à la
croissance mondiale’’, dit M. Raghuram Rajan, l’économiste en chef du FMI.
Son second point d’exception concerne le durcissement des conditions de
financement sur les marchés des capitaux ; c’est-à-dire que l’argent est en
train de coûter plus cher.
Il tire, troisièmement, la sonnette d’alarme à propos de l’aggravation des
déséquilibres mondiaux sous l’influence du déficit galopant chez les
Américains et de l’excédent démesuré dans la comptabilité chinoise.
Enfin, il attire le regard sur le fait que la grippe aviaire est encore à
l’état de scénario catastrophe et que, peut-être, le pire est encore à
venir.
Quatre chagrins qui gâchent quelque peu la joie des gens du FMI de constater
que le monde est loin de la récession que des esprits malins se plaisent à
annoncer. Mais la chose est également un message sans ambiguïté pour les
chefs d’entreprise du monde entier : la partie est difficile mais largement
jouable.