France: l’amélioration du
moral des industriels se poursuit en avril
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Un atelier des usines
Legrand, à Limoges en 2001
Le moral des industriels français a progressé
en avril, l’indicateur synthétique du climat des affaires s’établissant à
108 points contre 106 (révisé en hausse de 1 point) en mars, dépassant ainsi
le précédent pic observé en octobre 2004, a indiqué lundi l’Insee.
“La conjoncture industrielle continue de
s’améliorer” selon les chefs d’entreprise interrogés en avril, observe
l’Institut national de la statistique et des études économiques.
“Au vu des perspectives générales de
production, l’environnement économique resterait porteur”, poursuit l’Insee.
Selon les entrepreneurs, le rythme de l’activité passée “a progressé dans
l’ensemble des secteurs de l’industrie manufacturière”.
Ces chiffres ont été bien accueillis par les
économistes, qui y voient la traduction d’un redémarrage de la production
industrielle, tirée par la reprise des commandes, mais ils soulignent aussi
les risques qui persistent.
“La situation de l’industrie française est en
amélioration, mais reste fragile”, estime ainsi Nicolas Bouzou, de
l’institut d’études Xerfi. “Les données sectorielles font encore état des
inquiétudes” des chefs d’entreprises, juge-t-il, observant que “les
perspectives personnelles de production n’augmentent plus, même si elles se
situent à un bon niveau” et pointant “la dégradation des carnets de
commandes dans certains secteurs (biens d’équipement, automobile)”.
Pour Mathieu Kaiser, de BNP Paribas, la hausse
d’avril montre que “les tensions sociales autour du CPE ont vu leur effet
plus que compensé par la demande internationale très porteuse, dont
commencerait à profiter l’industrie française”.
Mais pour cet économiste, à moyen terme, la
hausse de l’euro et le prix du pétrole “représentent des risques importants
pour l’évolution du climat des affaires, qui pourraient compenser les
facteurs positifs liés au dynamisme de la demande mondiale”.
Selon l’enquête d’avril, les carnets de
commandes globaux “se maintiennent à un assez bon niveau” et la demande
étrangère “demeure soutenue”, note l’Insee. Les stocks de produits finis
sont estimé “proches de la normale”.
Au vu des perspectives personnelles de
production des entreprises, l’activité industrielle “devrait rester
dynamique à court terme”, ajoute l’Insee. La hausse des prix de vente des
produits manufacturés dans les prochains mois serait “modéré”.
Dans le secteur des biens d’équipement, la
conjoncture “demeure très bien orientée”, selon l’Insee. Dans les biens de
consommation, les perspectives personnelles de production pour les prochains
mois “demeurent favorables”, et de même dans les biens d’équipement,
l’activité continuerait d’être “soutenue” dans les prochains mois.
Contrastant avec les autres secteurs, la conjoncture dans l’automobile
“demeure terne” et le rythme d’activité “devrait à nouveau s’infléchir” à
court terme, selon l’Insee.
Philippe Waechter, de Natexis Asset Management,
relève que “l’environnement plutôt favorable dans lequel évolue l’économie
française commence à se traduire par une hausse de la production”. “En
d’autres termes, l’amélioration des commandes étrangères observée depuis le
début de l’année commence à porter ses fruits”, poursuit-il.
Nicolas Clacquin, de HSBC France, va dans le
même sens en jugeant que l’enquête d’avril, “pourrait signifier qu’enfin
l’amélioration visible dans les enquêtes de conjoncture va se transmettre à
la production réelle car pour le moment, ce n’a pas été le cas”.
Au total, selon lui, “le climat des affaires
est encore bien orienté ce mois-ci, mais il reste des aléas plutôt négatifs
pour les mois à venir, à savoir le prix du pétrole et l’euro”.
