Nissan: l’Amérique du Nord
apporte un nouveau bénéfice record en 2005-2006
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Une Nissan Fuga en
exposition dans l’un des showroom du constructeur à Tokyo, le 25 avril
2006
Nissan Motor, le deuxième constructeur
automobile japonais, a battu pour la sixième année d’affilée son record de
bénéfice net en 2005-2006 avec des performances contrastées, la force du
marché nord-américain compensant la décevante mollesse des ventes au Japon.
D’avril 2005 à mars 2006, le bénéfice net de
Nissan a progressé de 1,1% par rapport à l’exercice précédent à 518,05
milliards de yens (3,78 milliards d’euros), pour un chiffre d’affaires en
hausse de 9.428 milliards de yens (68,87 milliards d’euros) et une marge
d’exploitation de 9,2%.
Le bilan commercial s’est avéré extrêmement
disparate selon les régions: alors que les ventes aux Etats-Unis ont
progressé de 6,1%, celles au Japon ont décliné de 0,7% malgré d’importants
efforts d’innovation et de promotion.
“C’est une surprise”, a reconnu le PDG Calors
Ghosn lors d’une conférence de presse, ajoutant qu’au Japon, “nous devons
faire un meilleur travail en matière de produits, de coûts, de marketing et
de distribution”.
“Il est intéressant d’observer le contraste
entre le Japon, où six nouveaux produits ont été lancés et où les ventes ont
diminué, et les Etats-Unis où les ventes ont augmenté de 6% malgré zéro
nouveau lancement”, a-t-il souligné.
“Les Etats-Unis continueront à contribuer
fortement aux résultats de Nissan. Nous allons faire déferler les nouveaux
produits sur le marché américain pendant les cinq prochaines années au
moins”, a promis M. Ghosn.
Le patron de Nissan s’est cependant inquiété de
la guerre des prix qui fait actuellement rage en Amérique du Nord, où les
constructeurs locaux font face à de sérieuses difficultés en raison de
l’engouement des Américains pour les voitures asiatiques plus économes en
carburant.
Ces concurrents américains font en sorte que
l’achat d’une voiture neuve “ressemble de plus en plus à l’achat d’un
matelas: le moins cher est le bon. Ce n’est pas une bonne chose. La voiture
est un produit noble, un investissement”, a regretté Carlos Ghosn, estimant
que “le fait d’être entouré de gens qui abusent du jeu des remises a des
conséquences pour nous aussi”.
Nissan réalise désormais 60% de ses bénéfices
en Amérique du Nord. Mais le PDG a souligné la nécessité de bâtir “de
nouveaux piliers de croissance et de profit” avec, en ligne de mire, la
Chine, la Russie et l’Europe.
Les ventes en Chine se sont envolées de 53,4%
en 2005-2006 principalement grâce au lancement de la nouvelle berline Tiida,
et le pays est devenu le deuxième meilleur marché de Nissan en termes de
marge d’exploitation.
Nissan a également annoncé lundi qu’il allait
construire à Saint-Pétersbourg sa première usine d’assemblage en Russie en
vue de profiter du marché local, considéré comme très prometteur. La
nouvelle unité ouvrira en 2009 et produira chaque année 50.000 voitures
spécifiquement adaptées à la clientèle russe.
Pour l’ensemble de l’Europe, où le chiffre
d’affaires a diminué de 0,6%, Nissan dit avoir adopté une stratégie visant
les segments du marché les plus haut de gamme, afin de privilégier les
profits par rapport aux ventes.
En Europe, “nous voulons des clients royaux.
Nous ne voulons pas de volumes bon marché, faciles à gagner et faciles à
perdre”, a commenté M. Ghosn.
A cet égard, Nissan a fait savoir qu’il lancera
courant 2008 en Europe sa marque de luxe “Infiniti”, déjà présente en
Amérique du Nord, au Moyen-Orient, à Taïwan et en Corée du Sud, et qui doit
être lancée en Russie cette année et en Chine et en Ukraine en 2007.