Les prix du pétrole se
stabilisent avant les chiffres des stocks d’essence
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Le ministre iranien du
Pétrole Kazem Vaziri-Hamaneh à Vienne en Autriche, le 19 septembre
2005
Les prix du pétrole se stabilisaient mercredi
dans l’attente de chiffres sur les stocks de nature à raviver les craintes
de pénurie d’essence aux Etats-Unis, et après de nouvelles mises en garde de
l’Iran contre une flambée du brut en cas de sanctions dans le conflit
nucléaire.
A New York, le baril de “light sweet crude”
pour livraison en juin montait de 9 cents à 72,97 dollars vers 10H15 GMT
lors des échanges électroniques.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord
progressait de 11 cents à 73,32 dollars.
Les cours avaient fléchi mardi après une
intervention du président américain George W. Bush annonçant la suspension
de l’approvisionnement des réserves stratégiques de pétrole du pays jusqu’à
l’automne, et un possible assouplissement des normes environnementales sur
la composition d’essence.
Mercredi, les prix se stabilisaient avant la
publication à 14H30 GMT des estimations hebdomadaires du département
américain de l’Energie (DoE) sur le niveau des stocks au 21 avril.
“Les stocks d’essence, qui seront à nouveau le
principal centre d’intérêt, devraient avoir reculé pour la huitième semaine
consécutive (…), ce qui va encore accroître les inquiétudes sur
l’approvisionnement des Etats-Unis en carburant cet été”, notent les
analystes de la maison de courtage Sucden.
Les analystes s’attendent à une baisse de 3
millions de barils (Mb) des réserves d’essence, qui ont déjà reculé de plus
de 5 Mb la semaine précédente et sont inférieures de 4,6% à leur niveau de
l’an dernier à la même époque.
Outre le rebond de la demande d’essence attendu
aux Etats-Unis à partir de fin mai, coup d’envoi de la saison des grands
déplacements en voiture, des complications sont attendues en raison d’un
changement de la législation sur la composition du carburant.
Les nouvelles normes environnementales
stipulent que les raffineries doivent utiliser de l’éthanol et non plus du
MTBE, jugé cancérigène, comme additif à l’essence, un procédé qui risque de
ralentir la production, et de provoquer des pénuries locales au cours de
l’été.
D’après les analystes, un éventuel
assouplissement de ces normes, évoqué par George W. Bush, n’aiderait pas
forcément car les raffineries sont déjà prêtes à effectuer la transition à
l’éthanol, et ne feront pas marche arrière.
Le marché restait par ailleurs très inquiet au
sujet de l’Iran, qui refuse toujours de cesser ses activités
d’enrichissement d’uranium, à deux jours de la date butoir fixée par l’Onu.
Le président Mahmoud Ahmadinejad a prévenu
mardi que son pays ignorerait une décision éventuelle des Nations-Unis le
privant de ses “droits” dans son programme nucléaire, tandis que le ministre
du Pétrole Kazem Vaziri-Hamaneh a mis en garde contre une nouvelle flambée
des prix en cas de sanction internationale, tout en réaffirmant que son pays
n’entendait pas recourir à l’arme du pétrole.
Les Etats-Unis n’ont pas écarté l’option
militaire dans ce conflit, et le marché craint que Téhéran riposte alors par
une réduction volontaire de ses exportations, estimées à plus de 2,5
millions de barils par jour.
“Les prix demeurent soutenus par les
inquiétudes sur l’Iran et par les chiffres sur la demande, après des données
officielles ayant fait état d’une hausse de 10,9% des importations de brut
de la Chine, 2ème plus gros consommateur au monde, en mars par rapport à un
an plus tôt”, soulignent les analystes de Sucden.
Sur le premier trimestre, ces importations
étaient en hausse de 25,2% par rapport à la même période de 2005.
Les cours avaient atteint des records
historiques vendredi –75,35 dollars à New York et 74,79 dollars à Londres–
en raison des inquiétudes sur l’Iran mais aussi sur le Nigeria, dont la
production reste amputée de 20% par les attaques de militants séparatistes
dans le sud du pays.