Les prix du pétrole reculent
avec la dissipation des craintes sur l’essence
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Une pompe à essence
d’une station service de Téhéran, le 19 avril 2006
Les prix du pétrole baissaient jeudi matin à la
faveur d’une dissipation des inquiétudes sur l’approvisionnement en essence
des Etats-Unis, mais restaient soutenus à 24 heures de l’expiration du délai
donné à l’Iran pour suspendre son enrichissement d’uranium.
A New York, le baril de “light sweet crude”
pour livraison en juin baissait de 64 cents à 71,29 dollars vers 10H15 GMT
lors des échanges électroniques.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord
reculait de 78 cents à 71,31 dollars.
Les prix avaient entamé leur mouvement de repli
mardi après une intervention du président américain George W. Bush évoquant
un possible assouplissement de la législation sur l’essence, qui oblige les
raffineries à la mélanger avec de l’éthanol.
Mercredi, le rapport hebdomadaire sur les
stocks américains a amplifié le mouvement, en rassurant à nouveau au sujet
de l’essence.
Le département américain de l’Energie (DoE) a
d’abord annoncé un recul moins important que prévu des stocks d’essence
(-1,9 million de barils), après plusieurs semaines de net déclin.
Il a ensuite fait part d’un rebond de
l’activité des raffineries américaines qui fait espérer une hausse de la
production d’essence, et donc des stocks, dans les semaines à venir.
Enfin, le DoE a signalé un ralentissement de la
croissance de la demande d’essence américaine, qui était en hausse de
seulement 0,3% lors des quatre dernières semaines par rapport à la même
période de 2005.
Tous ces chiffres ont dissipé les craintes de
pénurie de carburant cet été qui soutenaient les cours du pétrole depuis des
semaines.
Ces chiffres “marquent une transition vers une
période d’intense activité de raffinage et d’offre importante de produits
pétroliers”, explique Mike Wittner, analyste à la banque Calyon.
“Cette transition devrait signifier la fin du
recul des stocks de produits auquel nous avons assisté depuis deux mois”,
ajoute-t-il.
Le repli des cours restait néanmoins modéré,
car nombreux sont les problèmes qui peuvent encore déstabiliser la
production à travers le monde: conflit en Irak, violences communautaires au
Nigeria, probable saison des ouragans très active dans le Golfe du Mexique,
et surtout crise nucléaire avec l’Iran.
L’Iran restait inflexible dans son refus de se
plier aux exigences du Conseil de sécurité de l’Onu de suspendre son
enrichissement d’uranium, alors que le délai fixé par la communauté
internationale expire vendredi.
Alors que la Chine, la Russie et l’Allemagne
prônent une solution diplomatique à la crise, les Etats-Unis ont voté
mercredi un projet de loi renforçant les sanctions contre Téhéran.
Le marché redoute une intervention militaire
des Etats-Unis dans ce pays qui produit 4 millions de barils par jour (mbj)
et en exporte plus de la moitié.
Selon les analystes de la banque Ixis, si la
moitié de la production iranienne venait à manquer, “cela ferait monter le
prix du pétrole de 46%, soit un prix de l’ordre de 105 dollars le baril”.
Les cours avaient atteint des records
historiques vendredi à 75,35 dollars à New York et 74,79 dollars à Londres.