L’absence de M.Javier Solana,
Haut représentant pour la politique étrangère et la sécurité commune et
secrétaire général du Conseil européen –qui a surpris et énervé les
organisateurs- a fait de ce premier forum, conçu comme euro-arabe, une
simple rencontre franco-arabe.
Le premier forum euro-arabe s’est ouvert
mercredi 26 avril 2006, au siège de l’Institut du Monde Arabe (IMA) à Paris,
avec pour thème les «perspectives d’un partenariat stratégique euro-arabe». Placé sous le «Haut patronage du président Chirac et organisé par la
Ligue des Etats arabes, la Commission européenne, l’Union Générale des
Chambres de Commerce, d’Industrie, et d’Agriculture pour les pays arabes, la
Chambre de Commerce Franco-Arabe; est devenue une manifestation plutôt
franco-arabe. Et apparemment il ne s’agit pas d’un pur accident, mais d’une
prise de position de la Commission européenne à l’égard de ce forum qui
s’est traduite par l’absence de M.Javier Solana, Haut représentant pour la
politique étrangère et la sécurité commune et secrétaire général du Conseil
européen, pourtant annoncé comme l’un des orateurs lors de la séance
d’ouverture du forum.
Un faux bond qui a pris de court et offusqué les
responsables de la Chambre de commerce franco-arabe qui n’en ont pas été
informés. Du côté arabe aussi, on s’est aussi plaint de la faible présence
européenne à ce forum. M.Jilani Ben M’barek, président de la Chambre de
Commerce et d’Industrie de Tunis et de l’Association des chambres de
commerce méditerranéennes (ASCAME) a regretté «le manque de présence et
d’implication des Européens. Cette attitude nous surprend un peu et nous
aurions aimé avoir un plus grand nombre pour nous accueillir », a lancé
l’orateur tunisien.
Une forte convergence s’est dessinée lors de la séance
d’ouverture, fortement dominée par les questions politiques, entre les
visions française et arabe, présentée respectivement par MM.Philippe Douste
Blazy et Amr Moussa, respectivement ministre des Affaires étrangères
français et secrétaire général de la Ligue arabe. Le ministre français a en
particulier souligné le « danger de la politique occidentale des deux poids
deux mesures » sur des dossiers concernant le monde arabe. Rappelant
l’affaire des caricatures du prophète Mohamed, M.Blazy l’a imputée à un
«choc des ignorances ». Et prenant le contre-pied de la position européenne
et américaine à l’égard du nouveau gouvernement palestinien dirigé par le
mouvement Hamas, le ministre français a réaffirmé la «nécessité de respecter
le résultat électoral sorti des urnes en Palestine » tout en soulignant la
nécessité du « maintien du rôle du président de l’Autorité palestinienne ».
Intervenant après le ministre français, M.Amr Moussa a salué les «relations
spéciales liant le Monde arabe » et «le rôle que la France a joué et joue
dans le renforcement du dialogue entre les deux rives de la Méditerranée ».
Après avoir pris le contre-pied des positions américaines sur «la question
de la modernisation dans le monde arabe », «la situation politique et
sécuritaire au Moyen-Orient », la situation en Irak, le dossier du nucléaire
dans la région et la théorie « choc des civilisations », le secrétaire
général de la Ligue arabe a souligné «la grande importance que nous
accordons à la Ligue arabe à l’approfondissement et au renforcement du
dialogue et de la coopération globale entre le Monde et l’Europe » et
suggéré de faire du forum une rencontre annuelle se tenant alternativement
dans une capitale arabe et européenne.