«On prédisait la fin de
l’Histoire, on assiste à la fin de la géographie». C’est en ces termes que
M. Hédi Djilani, président de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce
et de l’artisanat, a résumé les «bouleversements que connaît la scène
mondiale», dans son intervention au Premier forum euro-arabe (Paris, 26-28
avril 2006).
Le premier de ces facteurs est «un marché de 1 milliard de consommateurs».
Le second est la constatation que des blocs sont en train de se former en
Amérique –Nafta, MERCOSUR, que . président de la centrale patronale
tunisienne a formulé le vœu que les Arabes et les Européens «parlent d’Euro-med»,
c’est-à-dire se perçoivent et se constituent en un bloc qui «a les quatre
facteurs de réussite».
Le troisième est une main-d’œuvre «bien formée et bon marché, et disponible
dans les pays d’Europe de l’Est et au Sud de la Méditerranée». Le dernier
est le financement, et il est disponible aussi en Europe que chez les pays
arabes pétroliers.
Toutefois, ce potentiel ne s’est pas encore concrétisé, regrette M. Djilani.
Qui se désole que «l’Euro-med soit uniquement libre-échangiste» et que ce
libre-échange ne touche pas tous les domaines puisque les capitaux et la
libre circulation des hommes en sont pour l’instant exclus. Et du fait de
ces restrictions, l’Euro-med «n’apportera aucun résultat positif», tranche
le président de l’UTICA. Et pour appuyer son propos, M. Djilani rappelle
qu’en échange de la signature d’un traité d’association avec l’Union
européenne –que la Tunisie a été le premier pays à le faire- devant
déboucher sur la création d’une zone de libre-échange en 2008, l’Europe
devait augmenter le flux de capitaux en direction de ce pays –ce qui ne
s’est pas produit, du moins pas avec l’ampleur escomptée. Ce qui est
essentiel pour la Tunisie qui va «produire» 100.000 ingénieurs et cadres par
an qui devront être employés de manière «adéquate avec leur formation».
Rappelant que «la construction de l’Euro-med n’est pas seulement dans
l’intérêt du Sud», le président de l’UTICA déclare avoir «du mal à
comprendre l’Europe sur ce plan». M. Djilani est convaincu que l’émergence
de cet ensemble «en y ajoutant les pays du Golfe augmentera les chances de
réussite». Percevant le problème palestinien et «l’agression contre l’Irak»
comme «deux boulets», le patron des patrons tunisiens a averti que «ce ne
sont pas les Etats-Unis et l’Asie qui en paieront» la facture mais «vous et
nous».
Invitant à «rester optimistes», M. Djilani estime que «les hommes d’affaires
peuvent aider à construire ce que les hommes politiques ne peuvent pas
faire» et rappelle, pour preuve, «le miracle de la création de l’Union
méditerranéenne des entrepreneurs, avec les Palestiniens et les Israéliens».
racle de la création de l’Union
méditerranéenne des entrepreneurs, avec les Palestiniens et les Israéliens».