L’affiche de la 30e
édition du Printemps de Bourges
Affiches, disques, partitions ou mêmes travaux universitaires: la chanson
aussi a un patrimoine, que veulent inventorier le Centre national de la
chanson, des variétés et du jazz (CNV) et l’association Le Hall de la
chanson, par le biais d’une base de données mise en ligne ce mardi.
Ce premier inventaire de l’état des ressources patrimoniales de la chanson
en France a été présenté samedi au Printemps de Bourges par Le Hall et le
CNV, établissement public présidé par le directeur du Printemps, Daniel
Colling.
Il sera accessible via le portail internet du Hall (Centre national du
patrimoine de la chanson), www.lehall.com. Son but est de permettre de
savoir où localiser, en France, telle ou telle archive ayant trait à la
chanson, de quelque nature qu’elle soit.
La recherche peut-être générale, par mots-clés (par exemple “Piaf” ou
“chanson contestataire”), ou orientée selon trois critères: le type de
documents (du 33 tours aux documents administratifs en passant par les
partitions ou les costumes), le thème (résumant le contenu des sujets
recherchés) ou la localisation géographique.
Il sera ainsi possible, en quelques clics, de savoir qu’un étudiant lyonnais
a consacré un mémoire à la chanson réaliste en 1990, que telle mairie de
banlieue parisienne conserve d’importantes archives sur tel chanteur
méconnu, que telle chanson a en son temps été visée par la censure ou que
tel particulier marseillais possède la plus grosse collection d’autographes
en France.
Pour parvenir à ce premier inventaire, ses initiateurs ont interrogé des
institutions publiques et privées, des collectivités locales, des
professionnels de l’édition, du spectacle et du disque, ou des
collectionneurs professionnels ou amateurs, lors d’une première campagne de
recensement qui a duré six mois.
Cette base de données, qui recense pour l’heure 400 fonds publics et privés,
n’est qu’un “premier jet”, explique Serge Hureau, directeur du Hall de la
chanson, association qui oeuvre depuis 1990 à la mise en valeur des
répertoires de la chanson via des expositions, des conférences chantées, des
spectacles ou des sites internet.
Une deuxième campagne de recensement aura lieu à l’automne afin d’enrichir
le contenu de cet inventaire en ligne.
Selon M. Hureau, “ce premier inventaire a confirmé la richesse des archives
nationales” et mis en évidence “l’importance des archives régionales,
départementales et municipales”, ainsi que “le nombre croissant de travaux
universitaires sur la chanson”, qui l’a étonné.
Il reste en revanche beaucoup à faire pour “la constitution de la mémoire
professionnelle des métiers de la chanson”.
“Les gens du spectacle ne voient pas trop l’utilité de s’intéresser au
patrimoine, qui ne revêt pas d’intérêt immédiat”, souligne-t-il. “Ces
dernières années, des +majors+ du disque ont carrément détruit des matrices,
et des enregistrements historiques ont aujourd’hui disparu”.