Repsol juge “préoccupante” la nationalisation des hydrocarbures boliviens

Par : Autres

 

Repsol juge “préoccupante”
la nationalisation des hydrocarbures boliviens

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Une usine de gaz de
Repsol dans la banlieue madrilène, le 26 janvier 2006

Le groupe pétrolier espagnol Repsol YPF a jugé
mardi “préoccupante” la nationalisation des hydrocarbures boliviens annoncée
lundi par le président Evo Morales, tout en soulignant qu’il était encore
“très tôt” pour en tirer des conclusions.

 

Le groupe pétrolier français Total, présent en
Bolivie via une participation dans deux gisements de gaz, n’a pour sa part
pas fait de commentaire. Total détient une participation de 15% dans les
gisements de San Antonio et San Alberto, au sud-est de la Bolivie, qui sont
opérés par le brésilien Petrobras. La production du groupe en Bolivie
s’élève à 21.000 barils équivalent pétrole (bep) par jour, soit 1,2% de la
production mondiale de Total.

 

“La nouvelle nous paraît préoccupante, mais
nous ne disposons pas d’assez d’information et de documents pour en tirer
des conclusions. C’est encore très tôt”, a déclaré une porte-parole de
Repsol YPF, interrogée à Madrid.

 

Repsol YPF contrôle actuellement, à travers sa
filiale Andina, 25,7% de la production de gaz bolivien, qui représente 17%
de ses réserves.

 

L’action Repsol, qui avait ouvert en baisse
d’environ 2% mardi à la Bourse de Madrid, perdait 1,60% à 11H57 (09H57 GMT)
à 23,30 euros, alors que l’indice Ibex-35 des valeurs vedettes espagnoles
prenait 0,12%.

 

Le gouvernement socialiste espagnol avait
exprimé dès lundi sa “profonde préoccupation” après l’annonce du président
bolivien.

 

“C’est une nouvelle qui ne nous plaît
évidemment pas, qui n’est pas positive et je pense qu’elle est en définitive
négative pour la Bolivie”, a renchéri mardi le ministre espagnol de
l’Industrie José Montilla.

 

“L’insécurité juridique” qu’elle génère est
dissuasive pour l’investissement étranger en Bolivie, le pays le plus pauvre
d’Amérique latine, a souligné le ministre espagnol sur la chaîne de
télévision catalane TV3.

 

Soulignant que la volonté du président Morales
de renégocier les contrats d’hydrocarbures avec les compagnies étrangères
n’était pas une nouveauté, il a estimé qu'”il faudra(it) voir les termes de
cette nationalisation” et “chercher une formule satisfaisante pour toutes
les parties”.

 

“Nous devons respecter les décisions (de la
Bolivie) et nous montrer fermes dans la défense des intérêts de l’Espagne
là-bas et de ceux des entreprises espagnoles, tout en agissant avec
prudence”, a-t-il ajouté.

 

“C’est clairement une nouvelle négative mais le
marché ne devrait pas trop être surpris, car c’était dans l’air depuis un
moment”, avait expliqué en début de matinée un courtier d’une importante
compagnie américaine à l’agence financière AFX, filiale de l’AFP.

 

Il soulignait notamment que la Bolivie
représentait 17% des réserves de Repsol YPF, mais seulement 5% de la valeur
du pétrolier espagnol, septième producteur mondial d’hydrocarbures.

 

“Nous estimons que l’annonce bolivienne était
déjà en grande partie incluse dans le prix de Repsol”, qui a cotisé
récemment en-dessous du reste du secteur en raison des risques de
privatisations en Bolivie, avait ajouté ce courtier.

 

Par ailleurs, la Commission européenne s’est
dite mardi “soucieuse” de cette nationalisation annoncée des champs
d’hydrocarbures boliviens, soulignant qu’elle risquait d’accroître plus
encore la tension sur les prix des produits pétroliers.

 

 

© AFP 2006

Photo : Pedro Armestre