Petrobras suspend ses
investissements en Bolivie et refuse une hausse des prix
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Raffinerie appartenant
à la compagnie brésilienne Petrobras, en Bolivie le 3 mai 2006
La compagnie pétrolière brésilienne Petrobras a
suspendu ses investissements en Bolivie et refusera toute hausse indue du
prix du gaz naturel qu’elle importe de ce pays, a déclaré mercredi le
président de la compagnie, Sergio Gabrielli.
“Nous suspendons toute possibilité de nouveaux
investissements en Bolivie”, a-t-il dit 48 heures après que le gouvernement
d’Evo Morales eut nationalisé les hydrocarbures et placé les raffineries
étrangères sous surveillance militaire.
M. Gabrielli a affirmé que le Brésil
n’accepterait pas de modification des prix hors des normes en vigueur dans
les contrats.
“Nous allons résister et rejeter des
propositions de hausse de prix qui ne sont pas stipulées dans le contrat”, a
ajouté M. Gabrielli en précisant que le Brésil payait 3,80 dollars le
millier de m3 de gaz bolivien importé.
Il a indiqué que ces contrats prévoyaient qu’en
cas de controverse sur les prix, le différend pourrait être soumis à une
cour d’arbitrage international à New York.
Il a dit également que la suspension des
investissements annulait le projet d’augmenter de 15 millions de m3 par jour
la quantité de gaz importée de Bolivie.
“Nous allons retirer cette proposition, ce qui
veut dire qu’à partir de 2008, nous devrons disposer d’autres sources”,
a-t-il ajouté en précisant que la suspension des investissements, dont il
n’a pas spécifié le volume, n’était pas une représaille contre le
gouvernement de Bolivie.
“C’est un problème d’analyse des conditions
économiques”, a souligné M. Gabrielli.
Comme alternative, selon lui, Petrobras est en
train d’accélérer les études pour importer du gaz naturel liquéfié (GNL)
“qui sera amené d’autres sources” vers 2008 et 2009.
Le Brésil importe aujourd’hui quelque 30
millions de m3 de gaz par jour qui couvrent la moitié de sa consommation et
70% de celle de l’Etat de Sao Paulo, le poumon économique du Brésil.
Au cours des cinq dernières années la
consommation de gaz au Brésil a augmenté de 15% par an et Petrobras calcule
que la participation du gaz dans la consommation totale d’energie atteindra
12% en 2010, contre 9% à l’heure actuelle.
Le président de Petrobras a souligné qu’il n’y
avait pas de danger d’interruption de fourniture de gaz lié à la décision
bolivienne de nationaliser les hydrocarbures.
“Le gouvernement bolivien lui-même l’a dit.
L’approvisionnement sera maintenu”, a- t-il déclaré.
“Nous avons respecté toutes les normes de
distribution. Il n’y a aucun risque de coupure de courant”, a-t-il affirmé.
M. Gabrielli a ajouté que Petrobras
“respectait” la décision bolivienne mais “devait aussi défendre les intérêts
de l’entreprise et du Brésil”.
“Ce n’est pas un problème entre le Brésil et la
Bolivie mais entre Petrobras et YPFB (la compagnie pétrolière bolivienne)”,
a-t-il souligné.
La nationalisation des hydrocarbures en Bolivie
a pris de court le Brésil et Petrobras qui a investi 1,3 milliard de dollars
depuis 1996 et est la principale entreprise opérant dans ce pays.
Cette décision d’Evo Morales a avivé les
controverses régionales qui seront examinées jeudi à Puerto Iguazu, en
Argentine, lors d’une réunion entre le président bolivien et les présidents
Lula du Brésil, Nestor Kirchner d’Argentine et Hugo Chavez du Venezuela.