La Poste française voit
encore ses bénéfices grimper mais vise plus haut
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Le président de la
Poste Jean-Paul Bailly, lors de la présentation des résultats du
groupe le 3 mai 2006 à Paris
La Poste française a annoncé mercredi un
bénéfice net 2005 en hausse de 49%, à 557 millions d’euros, dépassant
largement ses propres objectifs, mais elle continue de viser plus haut,
souhaitant atteindre le trio de tête des postes européennes d’ici à 2010.
“Ce sont des progrès qui nous rapprochent de
nos principaux concurrents, les postes allemande et hollandaise, mais qui
appellent à la poursuite des efforts”, a déclaré le président du groupe
Jean-Paul Bailly lors de la présentation des résultats.
Saluant sobrement “une année satisfaisante”, il
a ajouté: “Aujourd’hui, nous avons fait à peu près la moitié du chemin”.
L’établissement public voulait dépasser les 400
millions d’euros de bénéfice net en 2005 et atteindre 3,5% de marge
d’exploitation, deux objectifs qu’elle a fortement dépassés, avec une marge
à 3,8%.
Son résultat d’exploitation a progressé de 44%,
à 755 millions, et son chiffre d’affaires a gagné 3,5%, à 19,239 milliards.
Par rapport aux objectifs 2006 (marge
d’exploitation de 3,5% et chiffre d’affaires en progression de 2,7%),
énoncés en décembre, “on est sur notre feuille de route”, a assuré M.
Bailly.
“Les résultats 2005 confirment la tendance déjà
observée l’année dernière d’amélioration significative de la performance”,
s’est félicité la Poste, soulignant “un environnement de plus en plus
concurrentiel”: “près des deux tiers de l’activité (64,5%) ont été réalisés
en 2005 sur des marchés en totale concurrence”.
Plus généralement, “l’année 2005 est une année
de transition”, a rappelé M. Bailly, évoquant la création de la Banque
postale, la désignation de l’Autorité de régulation des communications
électroniques et des postes (Arcep) comme gendarme du service postal
universel, la modernisation du réseau et le changement du système des
retraites.
Mais la Poste est encore loin, en termes de
performances, derrière les deux mastodontes européens: l’Allemand DPWN
(Deutsche Post) et l’Hollandais TNT.
Premier groupe postal européen, la Deutsche
Post a affiché en 2005 un bénéfice net de 2,235 milliards d’euros (+39,9%)
pour un chiffre d’affaires de 44,594 milliards.
Le groupe néerlandais de messagerie et de
courrier express TNT a quant à lui réalisé un bénéfice de 659 millions
d’euros, en baisse de 12,4%, pour un chiffre d’affaires de 10,105 milliards,
des résultats en-dessous des prévisions des analystes mais qui suivent des
années de croissance solide.
Pour atteindre ces niveaux, la Poste française
aura besoin de fortement augmenter sa capacité d’autofinancement et son
bénéfice net, et devra aussi investir environ un milliard d’euros par an, a
estimé M. Bailly.
Elle misera notamment sur son réseau de
courrier express GeoPost, qui s’est fortement développé en Europe ces
dernières années. “Notre marge d’exploitation, sur l’Express, est de 5,6%”,
a noté le directeur financier de la Poste, Nicolas Duhamel.
“C’est nettement supérieur à ce qu’obtient la
Deutsche Post, qui est autour de 3%, mais c’est encore loin de ce qu’obtient
TNT, autour de 8%: notre objectif est de se rapprocher de ce chiffre”,
a-t-il ajouté.
C’est d’ailleurs l’activité Express qui a le
plus progressé en 2005, de 6,2% à 2,534 milliards d’euros, contre 5,3% pour
le Colis à 1,155 milliard, 3,4% pour l’activité Courrier à 11,242 milliards,
et 1,7% pour les Services financiers à 4,367 milliards.
“Nous allons continuer la course de rattrapage
que nous avons engagée”, a promis M. Bailly: “acquérir une taille européenne
est absolument indispensable dans l’ensemble de nos métiers”.
