Une entreprise qui cesse
d’exister le doit à de nombreuses raisons et, contrairement à ce que l’on
pourrait penser, ce n’est pas toujours pour des considérations objectives
comme la perte de marché ou la mauvaise gestion. C’est dire si, parmi les
entreprises qui ont cessé d’exister, il reste certainement de nombreuses
opportunités pour des investisseurs courageux et créatifs.
Un filon d’or quand on sait ce que valent les entreprises ‘’éteintes’’ et la
plus-value qu’elles génèrent si l’on parvient à les remettre en selle.
Les investisseurs tunisiens et étrangers ne se sont pas beaucoup intéressés
au filon probablement parce qu’il n’existe pas de ‘’publicité’’ à ce sujet
en Tunisie, et c’est tout à fait compréhensible. Aucun pays ne viendra vous
dire qu’il met à votre disposition des entreprises qui ont échoué. Cela fait
un peu désordre. Résultat des courses, on s’aperçoit que l’on ne connaît pas
grand-chose des entreprises du bas-côté. Mais il y a autre chose.
Jusqu’à présent, il n’existait pas d’encouragements alléchants de la part
des pouvoirs publics. Une question capitale qui pourrait changer la réalité
des choses parce que l’histoire économique contemporaine de la Tunisie
montre clairement que les incitations ‘’ça marche !’’ et que beaucoup a été
fait par ce levier.
Aujourd’hui, nous sommes vraisemblablement devant le même scénario alors que
le Chef de l’Etat vient d’annoncer la promulgation prochaine d’un texte de
loi permettant d’inciter les investisseurs à redynamiser les entreprises qui
ont arrêté leurs activités à la suite de difficultés, et facilitant la
transmission d’entreprises qui ne connaissent pas nécessairement de
difficultés mais dont les propriétaires souhaitent arrêter leur activité
pour cause de maladie ou de départ à la retraite tout en tenant à assurer la
continuité de l’entreprise après eux.
Mais attention ! L’objectif que poursuit la Tunisie par cette loi, c’est le
retour de ces entreprises dans le système de production et pas
l’encouragement de ceux qui pensent tenir là une occasion unique pour faire
de la spéculation comme avait fait Michael Milken avec les Junk Bonds il y a
deux décennies.