OMC : une semaine de contacts ministériels et peu de résultats apparents

Par : Autres

 

OMC: une semaine de contacts
ministériels et peu de résultats apparents

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Des délégués entre au
siège de l’OMC, le 19 avril 2006 à Genève

La semaine écoulée a vu se dérouler une série
de contacts informels de haut niveau à Genève pour tenter de relancer, sans
grand résultat apparent, les négociations commerciales à l’OMC, au point
mort depuis que les 149 pays membres ont manqué une échéance importante fin
avril.

 

Plusieurs acteurs-clés des négociations, dont
le directeur général de l’OMC Pascal Lamy et le représentant américain pour
le Commerce Rob Portman, ont averti une nouvelle fois à cette occasion qu’on
approchait de “l’heure de vérité” dans le cycle de Doha lancé en 2001. Ils
ont appelé les négociateurs à faire preuve de “réalisme”, “d’ambition” et de
“volonté politique”.

 

Etats-Unis et Australie se sont efforcés de
mettre l’Union européenne sur la sellette, estimant qu’il lui revenait de
relancer la mécanique en faisant une offre plus ambitieuse en matière
d’accès à son marché agricole.

 

“Ceci a été et continue d’être la clé pour
résoudre les divergences qui subsistent”, ont affirmé Rob Portman et le
ministre australien du Commerce Mark Vaile après un entretien à Genève.

 

Du côté de l’UE, le Commissaire européen Peter
Mandelson avait quelques jours auparavant déclaré que “l’Union européenne
serait prête à améliorer encore son offre actuelle sur l’agriculture”, mais
en précisant bien que les Etats-Unis devaient faire le premier pas.

 

Les 149 pays ne sont pas parvenus à respecter
l’échéance du 30 avril qu’ils s’étaient fixée pour décider une baisse des
droits de douane appliqués aux produits agricoles et industriels, alors que
le cycle de Doha doit en principe se conclure fin 2006.

 

Lundi, Pascal Lamy a invité instamment les pays
membres à redoubler d’efforts pour sortir de l’ornière, affirmant : “Nous
n’avons vraiment plus de temps à perdre”. “C’est maintenant une question de
semaines et non de mois”, a-t-il ajouté.

 

M. Portman et le ministre brésilien des
affaires extérieures, Celso Amorim, ont affirmé qu’ils croyaient toujours un
accord possible d’ici la fin de l’année et ont fixé à juin ou juillet la
prochaine échéance.

 

“Nous croyons que le but est atteignable, nous
pensons qu’il y a moyen pour nous de conclure le round de négociations par
un succès”, a déclaré M. Portman, qui doit être remplacé bientôt par son
adjointe Susan Schwab.

 

Il a prédit que les négociations allaient
connaître un “moment de vérité” d’ici à six semaines et a réaffirmé
qu’éliminer les tarifs douaniers sur les produis agricoles demeurait “la
préoccupation principale” de la majorité des membres de l’OMC.

 

“Tous mes interlocuteurs, avec bien sûr des
nuances, continuent d’oeuvrer pour obtenir un accord de principe en juin ou
juillet”, a assuré M. Amorim en parlant de “signes de flexibilité”, sans
toutefois préciser lesquels.

 

L’échéance du 30 avril n’est pas la première
que les 149 pays membres ont manqué : le cycle de Doha devait initialement
être bouclé à la fin de 2004.

 

Mais la pression augmente car l’administration
américaine ne dispose que jusqu’à la fin juin 2007 d’une procédure spéciale
pour faire adopter un éventuel accord par le Congrès.

 

Cette procédure, appelée “Trade Promotion
Authority (TPA), permet de soumettre les accords commerciaux internationaux
au Congrès sans que celui-ci puisse les amender. L’OMC fonctionne par
consensus et un seul pays membre peut bloquer une décision, ce qui pourrait
se produire si le Congrès se rebelle.

 

 

 

© AFP 2006

Photo : Fabrice Coffrini