L’Argentine lance un appel d’offres international pour une ligne TGV

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L’Argentine lance un appel
d’offres international pour une ligne TGV

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Le président argentin
Nestor Kirchner lors d’un discours à Gualeguaychu, le 5 mai 2006 en
Argentine

Le gouvernement argentin a annoncé lundi le
lancement d’un appel d’offres national et international pour la construction
d’une ligne ferroviaire à grande vitesse (TGV) entre Buenos Aires et
Rosario, sur une distance de 310 km.

 

Le secrétaire d’Etat argentin aux Transports,
Ricardo Jaime, a précisé devant la presse qu’il s’agissait de construire une
double voie électrifiée devant permettre à des TGV de circuler à une vitesse
maximale comprise entre 250 et 300 km/h sur le tronçon de 310 km reliant la
capitale argentine à la ville de Rosario, capitale argentine de l’industrie
agro-alimentaire, située plus au nord.

 

Dans un deuxième temps, le gouvernement
envisage également de prolonger cette ligne TGV, une première en Amérique
latine, jusqu’à Cordoba, située plus à l’ouest, sur une distance totale de
quelque 710 km. La décision sur ce deuxième tronçon n’a toutefois pas encore
été prise et pourrait se limiter à une simple modernisation de la ligne
existante, sans électrification, selon un communiqué du Secrétariat d’Etat
aux Transports, qui fait état des deux options encore sur la table.

 

L’appel d’offres lancé par le gouvernement
argentin stipule que les entreprises candidates doivent présenter un projet
comprenant notamment la construction des lignes nouvelles, y compris sur le
deuxième tronçon, la fourniture des matériels roulants et un financement du
projet à hauteur minimum de 50%.

 

Les entreprises intéressées ont jusqu’au 15
juin pour manifester leur intérêt et le gouvernement fera savoir avant le 30
du même mois si elles répondent aux exigences techniques et économiques à la
réalisation d’un tel projet. Les entreprises retenues auront ensuite
jusqu’au 26 octobre pour présenter leur projet. Le gouvernement argentin
fera connaître son choix avant la fin décembre et les travaux devront
ensuite commencer début 2007 pour une mise en service 30 mois plus tard.

 

L’entreprise française Alstom, qui a conçu le
TGV français, semble particulièrement bien placée dans la course. Le
ministre argentin des Affaires étrangères Jorge Taiana, qui a participé à la
cérémonie de lancement de cet appel d’offres, a rendu lundi un hommage
appuyé aux investissements français en Argentine. “Nous sommes très contents
des investissements que sont en train de réaliser plusieurs entreprises
françaises dans notre pays”, a-t-il déclaré dans un communiqué à l’issue de
cette cérémonie. Des responsables d’Alstom ont d’ailleurs participé à cette
cérémonie pour “s’informer” des conditions de cet appel d’offres, selon ce
même communiqué, qui qualifie Alstom de l’un des principaux groupes
économiques européens et annonce l’arrivée prochaine en Argentine de son
président Philippe Mellier.

 

Le corridor Buenos Aires-Rosario-Cordoba est
l’axe de communication le plus important d’Argentine tant pour les passagers
que pour les marchandises, a précisé ce communiqué. Ces trois villes sont
les plus importantes du pays avec un total de près de 15 millions
d’habitants.

 

Le gouvernement argentin du président Nestor
Kirchner a pris “la décision stratégique qui doit être considérée comme une
politique d’Etat de reconstruire le système ferroviaire national, lequel a
souffert d’une profonde décadence au cours de la décennie 80”, a ajouté M.
Jaime devant la presse.

 

La décennie 80 correspond aux années de
présidence de Carlos Menem, qui avait pris la décision de privatiser les
chemins de fer argentins, lesquels faute d’investissements, ont largement
périclité.

 

 

 

© AFP 2006

Photo : Juan Mabromata