Pourquoi M. Hédi Djilani,
président de l’UTICA, a-t-il choisi de finir son intervention lors du
Congrès régional de Nabeul (9 mai) sur une note politique plutôt que sur une
conception économique ? Et pas n’importe quelle note ! Car il s’agissait, ni
plus ni moins, que d’un appel solennel au patriotisme… économique !
‘’C’est une question de patriotisme et de sentiment d’appartenance’’,
affirme M. Djilani en décrivant l’attitude que devrait désormais observer
chaque Tunisien à l’égard des produits étrangers parce que chacun doit
comprendre, selon lui, que l’achat de tout produit étranger par nos
concitoyens est directement assimilé à prononcer la sentence de mort du
produit tunisien équivalent.
Ce n’est certainement pas par hasard que M. Djilani a souligné ce point en
particulier. De fait, tout ce qu’il a dit dans son intervention y mène tout
naturellement. Pour résumer, il a rappelé toutes les réalisations et tous
les atouts que la Tunisie met implicitement au service des hommes d’affaires
mais il a été absolument clair à propos des grands défis et des difficultés
auxquels ils doivent faire face.
Il a même porté le sujet aux considérations stratégiques incontournables ;
c’est-à-dire qu’au moment où le monde entier consacre de plus en plus la
notion de regroupement régional, l’Union du Maghreb Arabe prend
malheureusement tout son temps. Un temps qui joue contre elle ! Et, dans ces
conditions, M. Djilani indique que le réalisme et le sens de la
responsabilité nous imposent de poursuivre, sans coup férir, notre
engagement au sein de l’espace euro-méditerranéen.
Résultat des courses, la Tunisie est obligée de poursuivre son chemin en
attendant de le parcourir en compagnie du reste des pays maghrébins. Et il
est don évident que les choses seront un peu plus difficiles ; d’où l’appel
à tous les Tunisiens de se mobiliser pour comprendre les enjeux et agir en
conséquence.
Non pas que les choses soient devenues dramatiques, loin de là ! La partie
est toujours jouable. Mais pour mettre toutes les chances du côté des
entreprises tunisiennes et aussi pour que chaque Tunisien, sans exception,
se sente directement concerné par la cause nationale. C’est cela le
patriotisme économique.
Pourquoi M. Hédi Djilani,
