Le groupe de télécommunications et de services internet japonais Softbank a
annoncé mercredi être sorti du rouge en 2005-2006, ses services d’accès ADSL
à haut-débit ayant pour la première fois été profitables.
Softbank a dégagé un bénéfice net annuel de 57,5 milliards de yens (420
millions d’euros), contre une perte nette de 59,9 milliards de yens lors de
l’exercice antérieur. Ce retournement a été aidé par des éléments
exceptionnels liés notamment à la vente de titres détenus dans diverses
sociétés.
“Depuis la création de l’entreprise, nos résultats ont été plombés par les
investissements massifs requis en amont. Mais désormais tous nos segments
d’activités sont devenus profitables”, s’est félicité le PDG de Softbank,
Masayoshi Son, lors d’une conférence de presse.
Entre avril 2005 et mars 2006, le troisième géant des télécommunications
nippon, qui a récemment racheté la filiale japonaise du groupe britannique
Vodafone, a vu son chiffre d’affaires progresser de 32,6% sur un an à
1.108,66 milliards de yens.
Le groupe, qui gère le très populaire service d’accès à internet “Yahoo BB!”,
a continué d’engranger des abonnés haut-débit ADSL et de faire croître le
revenu mensuel moyen par client, tout en réduisant les coûts d’acquisition
de nouveaux souscripteurs.
De cette équation a résulté un bénéfice d’exploitation de 20,67 milliards de
yens sur cette activité déficitaire au cours des précédents exercices.
Fin mars 2006, le service “Yahoo BB! ADSL” totalisait 4,81 millions
d’abonnés.
En revanche, même si les autres services de télécommunications fixes
proposés par la filiale récemment rachetée Japan Telecom ont permis
d’accroître le chiffre d’affaires, ils sont restés en perte de 25,16
milliards au cours de l’exercice. Toutefois, cette activité est devenue
rentable au quatrième trimestre.
Au final, le bénéfice d’exploitation de Softbank s’est établi à 62,3
milliards de yens, contre une perte opérationnelle de 25,3 milliards un an
plus tôt.
Le groupe n’a pas fourni de prévisions de bénéfices pour l’exercice
budgétaire en cours, qui s’achèvera le 31 mars 2007, “en raison des aléas
liés aux taux de change et aux marchés boursiers”.
Son chiffre d’affaires 2006-2007 devrait néanmoins plus que doubler pour
avoisiner les 2.500 milliards de yens, en raison de l’important changement
de périmètre que constitue l’entrée du groupe sur le marché des
télécommunications mobiles, avec l’acquisition de Vodafone Japon.
“En achetant Vodafone, nous avons gagné du temps. Je pense qu’il sera assez
facile d’améliorer les performances de Vodafone et de conquérir le marché
japonais”, a déclaré M. Son.
Le groupe britannique, qui avait fait son entrée sur le marché nippon en
achetant et renommant un opérateur local, J-Phone, n’a pas réussi à séduire
les Japonais avec sa stratégie mondiale et a vu fuir les clients.
“Je pense que l’échec du groupe britannique tient au fait que la maison-mère
a mis du temps a comprendre les besoins le marché japonais”, a analysé M.
Son.
“Nous allons offrir aux clients plus de contenus dont ils pourront profiter
tant via leurs ordinateurs que leurs téléphones portables”, a promis le PDG
de Softbank.
