Bolivie: Total ne restera
pas à “n’importe quelles conditions” (Desmarest)
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Le PDG de Total Thierry
Desmarest, le 15 février 2006 à Paris
Le groupe pétrolier français Total, présent en
Bolivie via une participation dans deux gisements de gaz, ne restera pas
dans le pays en proie à une nationalisation des hydrocarbures “à n’importe
quelles conditions”, affirme lundi dans Les Echos, le PDG du groupe Thierry
Desmarest.
“En Bolivie, notre position est simple: Total
est venu dans ce pays, y a créé de la richesse en faisant des découvertes de
gaz relativement importantes et considère qu’il peut encore apporter
beaucoup en mettant ces gisements en production. Il ne le fera pas à
n’importe quelles conditions”, déclare M. Desmarest.
Total, qui détient une participation de 15%
dans les gisements de San Antonio et San Alberto, au sud-est de la Bolivie,
opérés par le brésilien Petrobras, n’avait pas jusqu’à présent fait de
commentaire sur la nationalisation des hydrocarbures annoncée le 1er mai par
le président bolivien Evo Morales.
Quelque 26 multinationales dont Total,
Repsol-YPF (Espagne), Exxon (Etats-Unis), British Gas (GB), Petrobras
(Brésil), sont visées par le décret de nationalisation qui leur impose de
remettre la propriété des gisements et l’exploitation à la compagnie
publique bolivienne YPFB. Les groupes ont 180 jours pour revoir les
conditions de commercialisation du gaz.
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“Nous attendons également que les choses
s’éclaircissent au Venezuela où les règles du jeu ont été changées à
plusieurs reprises et de manière assez brutale. Espérons que la raison
prévaudra dans un cas comme dans l’autre”, poursuit le PDG du groupe.
La Bolivie détient après le Venezuela les
deuxièmes réserves de gaz d’Amérique du Sud, estimées à environ 1.550
milliards de mètres cubes. La production de Total dans ce pays s’élève à
21.000 barils équivalent pétrole (bep) par jour, soit 1,2% de la production
mondiale du groupe.