Les prix du pétrole
s’effritent un peu plus, la demande préoccupe
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Des courtiers de la
Bourse de New York, le 12 mai 2006
Les prix du pétrole reculaient encore un peu
mardi matin, après avoir déjà perdu plus de deux dollars la veille, minés
par le repli généralisé des matières premières et l’idée que la cherté de
l’énergie a finalement un effet décourageant sur la demande.
A New York, le baril de “light sweet crude”
pour livraison en juin baissait de 2 cents à 69,39 dollars lors des échanges
électroniques vers 10H15 GMT (12H15 à Paris).
A Londres, sur l’Intercontinental Exchange (ICE),
le baril de Brent de la mer du Nord perdait 12 cents à 69,55 USD sur
l’échéance de juin. Ce contrat expire à la clôture.
“Les prix du pétrole baissent un peu, le
spectre d’un recul généralisé de tous les marchés des matières premières
continuant de préoccuper le marché tandis que les investisseurs craignent
que les prix élevés aient découragé la demande”, expliquaient les analystes
de la maison de courtage Sucden.
“Cependant, bien qu’on puisse assister à une
importante correction à la baisse, le risque de problèmes de production en
Iran et au Nigeria reste une source majeure d’inquiétude”, ont-ils souligné.
Les prix du brut ont abandonné près de quatre
dollars depuis la clôture de jeudi, soit 5,4%.
Ils ne sont pas les seules matières premières à
avoir piqué du nez ces derniers jours. Après quatre mois de hausse
ininterrompue et une ascension à des niveaux record, les cours des métaux
ont plongé depuis jeudi. Par exemple, le cuivre a perdu 9%, l’aluminium 11%,
l’or 6%, le platine 4% et l’argent 14% de sa valeur.
Parmi les facteurs de baisse, les analystes
citaient le repli du dollar –au plus bas niveau depuis un an face à
l’euro–, la possibilité d’une pause dans le resserrement monétaire aux
Etats-Unis, et la crainte d’un ralentissement économique, défavorable pour
les perspectives de demande.
Ces craintes ont été illustrées par le rapport
mensuel de l’Agence internationale de l’Energie (AIE) paru vendredi, dans
lequel elle a revu en nette baisse son estimation de croissance de la
demande mondiale pour 2006, à 1,5%, contre une prévision de 1,8% il y a un
mois.
L’agence a estimé que les prix élevés du
pétrole avaient eu un impact dans la plupart des régions consommatrices,
notamment aux Etats-Unis, de loin le premier pays consommateur d’énergie.
Alors que les cours sont passés de 30 dollars à
plus de 70 dollars le baril en l’espace de deux ans, la demande pétrolière a
longtemps fait preuve de résistance, continuant à croître fortement,
notamment en Chine et aux Etats-Unis.