Pour EADS, l’affaire
Clearstream “ne concerne pas la société” selon Forgeard
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Le coprésident exécutif
d’EADS Noël Forgeard lors d’une conférence de presse, le 16 juin 2006
à Berlin-Schoenefeld
Le groupe européen d’aéronautique et de défense
EADS a indiqué mardi considérer l’affaire Clearstream, qui agite la classe
politique française et implique certains de ses cadres, comme n’ayant
“absolument rien à voir” avec l’entreprise.
“Ce n’est absolument pas quelque chose qui
concerne la société”, a martelé Noël Forgeard, coprésident exécutif du
groupe, “c’est quelque chose qui concerne deux personnes”. “Cela n’a
absolument rien à voir avec EADS, même si certains le disent”, a-t-il
ajouté. Il s’exprimait lors d’une conférence de presse du groupe au Salon
aéronautique de Berlin (ILA).
Deux cadres d’EADS, le vice-président
Jean-Louis Gergorin et l’expert en informatique Imad Lahoud, sont soupçonnés
d’être les “corbeaux” qui ont fourni au printemps 2004 aux juges chargés de
l’enquête sur les ventes de frégates à Taïwan des listes de noms et de
numéros de comptes domiciliés à l’établissement Clearstream.
Après M. Gergorin la semaine dernière, M.
Lahoud a demandé mardi à être suspendu de ses fonctions pour se consacrer à
sa défense dans cette affaire, et EADS a accédé à sa requête. Les bureaux de
plusieurs dirigeants du groupe, dont le patron d’Airbus Gustav Humbert, ont
été perquisitionnés le mois dernier, et EADS s’est porté partie civile pour
dénonciation calomnieuse.
Les enquêteurs n’excluent pas que les
manoeuvres du “corbeau” puissent être liées à la féroce lutte interne pour
la coprésidence d’EADS, qui a vu en 2005 M. Forgeard succéder à Philippe
Camus, lui-même proche de M. Gergorin.