La
capacité de raffinage en Tunisie ne couvre que 43% des besoins du marché
interne, tandis qu’on importe 3 millions de tonnes de pétrole raffiné par
an.
En 2020, les besoins de la Tunisie en produits pétroliers sont estimés à 6,3
millions de tonnes, d’où le projet de la Skhira, la future raffinerie
qui aura une capacité de 6 millions de tonnes par an, dont une partie seulement
sera destinée au marché tunisien.
Selon le ministère de l’Industrie, de l’Énergie
et des PME, la Tunisie a connu en 2005, un déficit énergétique de 0,4
million de tonnes, ce qui a eu pour effet un déficit de la balance
commerciales pour les hydrocarbures de 510,4 millions de DT en 2005, contre
507 millions de DT en 2004. Il faut rappeler que la Tunisie produit 3,4
millions de tonnes et consomme 3,8 millions de tonnes.
Signalons par ailleurs que le ministère de l’Industrie cherche à combler le
déficit à travers l’intensification de la prospection, rien qu’en 2005, 44
permis d’exploitation, et déjà 7 puits de prospections ont été octroyés,
contre 43 permis et 8 puits en 2004.
Ce qui nécessitera, pour l’année 2006, des investissements qui se monteraient
à plus de 150 millions de DT, contre 140 millions DT en 2004.
Rien que le premier trimestre 2006, les investissements étrangers dans la
prospection ont atteint 75 millions de DT, soit une augmentatrion de 25%
par rapport à la même période en 2005.
Pour sa part, la production de gaz en Tunisie atteindrait, en 2006, quelque
2.538 millions tonnes équivalent pétrole (TEP), avec l’entrée en production
prochaine des champs Chargui et Adams. On note que le gaz naturel occupe 40%
de la consommation des hydrocarbures en Tunisie en 2005 ; une part
susceptible de passer à 43% en 2006.
Pour certains spécialistes, la Tunisie a la possibilité de réduire son
déficit énergétique grâce à 3 axes :
– En rationalisant la consommation, c’est une action en cours et dont les
résultats commencent à se faire sentir, faisant à titre d’exemple passer la
consommations des carburants pour toutes les voitures de 563.000 m3 en 2002
à 538.000 m3 en 2005, soit une baisse de 4,7% (celle du diesel industriel a
reculé de 7,5% passant de 278.000 m3 en 2002 à 257.000 m3 en 2005). L’effet du coût pousse
ainsi à l’économie et à la rationalisation ;
– En utilisant les énergies alternatives (l’énergie éolienne et surtout
l’énergie solaire sont très sous utilisées en Tunisie). Dans un pays comme
le Maroc, un parc éolien installé sur la côte atlantique, près de Tanger,
assure 10% de la production électrique du pays ;
– En intensifiant la prospection du pétrole, car se situant entre 2 pays qui
regorgent de pétrole, en l’occurrence la Libye et l’Algérie, de ce fait,
logiquement, il y a de fortes chances d’en trouver également en Tunisie du
fait des similarités géologiques entre ces 3 pays et surtout celle du
complexe terminal dans le sud tunisien.