Lors d’une excellente interview
dans une très bonne revue hebdomadaire de la place, un éminent banquier de
la place; dirigeant la plus grande banque privée du pays, a eu cette belle
expression «une créance carbonisée est un impayé qui a dépassé une année» !
Tout simplement génial et tellement bien dit que je comprends maintenant
pourquoi depuis toujours les hommes d’affaires vont au charbon et leur
devise est «je dépense donc je suie».
Ce qui m’a le plus amusé dans cette définition, c’est le délai de un an.
Ainsi, une créance aura la chance de gagner un jour les années bissextiles
avant de passer au four …… ; mais un an c’est rien dans la vie d’une
facture, j’en connais qui ont été réglé 10 et 15 ans après…..
J’ai la nette
impression qu’au sein de chaque entreprise, banque et autre structure, il y
a un crématorium de créances et la théorie des dominos faisant son effet :
si je ne suis pas payé par mon client, je ne peux pas payer mon fournisseur
qui ne peut pas, à son tour, payer son fournisseur, et ainsi de suite, tout
le monde broie du noir. Et dans pas longtemps, si cela continue, ce ne sera
plus que les créances qui seront carbonisées, tout le monde va l’être…
Alors que les plus optimistes vont encore une fois essayer de
résoudre la quadrature du cercle.
MAIS pourquoi on en est là ? Chacun se renvoie la balle qui erre sur le
terrain de l’économie sans but ; les banquiers disent que c’est la faute des
clients, les clients c’est la faute des commanditaires, les commanditaires
quand ils sont publics –puisque l’Etat reste le plus gros fournisseur et
client-, vous diront que c’est la faute à la législation, et chacun brûle de
son feu intérieur ; souvent, ils font mauvaise mine jusqu’au coup de grisou
qui fait venir un autre acteur dans le système : l’huissier de justice qui
compte les pots cassés et comme dirait un éminent chanteur : au suivant…
Que d’énergie perdue ! Que de manuels de procédures. Que de mise à niveau !
Que ‘’d’échecs’’ sans provisions et des traites qui ne valent pas plus que
le papier qu’elles représentent …..
Pour revenir à la définition objet de cet article, afin de sortir de ce
cercle infernal : qui va mettre au point une créance ignifuge ?
Car ce jour
là, on passera le cap des pays émergents a celui de la catégorie supérieure.