L’option d’un mariage entre Euronext et la Bourse de New York se précise

Par : Autres

 

L’option d’un mariage entre
Euronext et la Bourse de New York se précise

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Le président d’Euronext,
Jean-François Théodore, le 14 mars 2006 à Paris

L’hypothèse d’un mariage entre la Bourse
paneuropéenne Euronext et la Bourse de New York fait son chemin, ce qui
créerait un gigantesque marché transatlantique, capable de faire contrepoids
à un rapprochement entre le marché américain des valeurs high-tech, le
Nasdaq, et la Bourse de Londres.

 

“Euronext confirme que ses échanges avec
plusieurs acteurs du secteur progressent rapidement en vue d’une transaction
stratégique de grande ampleur”, a annoncé jeudi le groupe, à quelques jours
d’une assemblée générale prévue le 23 mai à Amsterdam, dans une industrie
boursière en pleine course à la taille critique.

 

Mise à part la Bourse allemande, la Deutsche
Börse, avec qui il négociait depuis plusieurs mois, Euronext s’est refusé à
identifier ses autres partenaires potentiels.

 

Mais différents journaux ont fait état de
négociations avancées avec la Bourse de New York (New York Stock Exchange,
NYSE), comme avec l’opérateur de la Bourse de Milan, Borsa Italiana, au
détriment d’une alliance avec Francfort, une option aussi défendue jeudi par
l’un des gros actionnaires d’Euronext.

 

Des discussions tous azimuts qui semblent avoir
été précipitées par le retrait de la candidature d’Euronext au rachat de la
Bourse de Londres (London Stock Exchange, LSE), face au Nasdaq, groupe
américain concurrent du NYSE, qui a raflé en quelques semaines le quart du
capital de la Bourse britannique.

 

“Maintenant que le LSE semble promis au Nasdaq,
le NYSE n’a plus beaucoup d’options” pour se développer en Europe, “et
Euronext pourrait être la bonne”, expliquait Elie Darwish, analyste au
cabinet Exane BNP Paribas, dans une étude publiée ces derniers jours.

 

 

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Combo représentant le
drapeau de la Deutsche Börse, à Francfort, et des employés d’Euronext
à Paris

Un tel mariage transatlantique permettrait aux
clients des deux groupes d’acheter et vendre des actions de part et d’autre
de l’Océan, instantanément et sans frais exorbitants, ce qui multiplierait
les échanges et attirerait vers la Bourse de nouveaux investisseurs.

 

La combinaison des deux groupes serait forte de
3.800 sociétés cotées, pesant au total une capitalisation de 19.000
milliards d’euros.

 

Une position plus solide que ne constituerait
une alliance Euronext/Deutsche Börse (moins de 2.000 sociétés et une
capitalisation totale de quelques milliers de milliards d’euros).

 

Grâce à Euronext, le NYSE, où les
investissements étrangers sont barrés par une réglementation très
contraignante, pourrait offrir à des groupes russes ou chinois, qui
préfèrent aujourd’hui se faire coter à Londres, un accès facilité aux
capitaux américains.

 

Euronext pourrait de son côté attirer des
sociétés étrangères sur sa cote, en acquérant une envergure mondiale qui lui
fait défaut.

 

New York, au travers d’Euronext, s’emparerait
aussi du puissant marché à terme européen, le Liffe, une activité très
rentable et en forte croissance.

 

C’est dans ce contexte qu’un influent
actionnaire d’Euronext, le fonds spéculatif Atticus, qui défendait jusque-là
un mariage de raison avec la Bourse allemande, s’est dit désormais ouvert à
une fusion avec New York.

 

Pour autant, l’idée d’un mariage européen entre
la Bourse de Paris (gérée par Euronext) et celle de Francfort semble loin
d’être abandonnée.

 

Euronext a en effet confirmé que Deutsche Börse
faisait partie de ses interlocuteurs, et certains journaux ont avancé que
leurs dirigeants, le Français Jean-François Théodore et le Suisse Reto
Francioni, auraient surmonté une partie de leurs nombreux points de
désaccord.

 

Et si le projet de bâtir un grand marché
intercontinental fait son chemin entre les dirigeants d’Euronext et du NYSE,
un tel rapprochement pourrait être plus compliqué et plus long à mettre en
oeuvre qu’une fusion Euronext/Deutsche Börse.

 

Par ailleurs, en raison de contraintes
statutaires, le NYSE pourrait être contraint d’absorber juridiquement
Euronext, ce qui risquerait de déclencher des oppositions politiques.

 

De son côté, un mariage Paris-Francfort
dégagerait sans grands efforts d’importants bénéfices à court terme, de
l’avis des spécialistes du secteur. C’est ce qu’estiment par exemple les
analystes du cabinet néerlandais Rabo Securities, qui disent “continuer à
croire qu’une union avec Deutsche Börse reste l’option la plus probable”.

 

 

 

© AFP 2006

Photo : Pierre Verdy