France: Breton promet de
réduire davantage la dette grâce aux privatisations
___________________________________
Le ministre de
l’Economie et des Finances, Thierry Breton, lors d’une conférence de
presse le 19 mai 2006 à Paris
Le ministre des Finances Thierry Breton s’est
engagé vendredi à réduire davantage que prévu la dette de l’Etat français, à
64,6% du PIB fin 2006 contre 66,6% actuellement, grâce en particulier aux
récentes privatisations ou cessions d’actifs publics.
“Je m’engage à réduire d’au moins deux points
de PIB” la dette de la France (à 64,6% du produit intérieur brut contre
66,6% actuellement, ndlr)” a dit M. Breton lors d’une conférence de presse,
un objectif plus ambitieux que précédemment.
Il a expliqué notamment que la privatisation
des autoroutes fin 2005, mais aussi la vente de la part de l’Etat dans
l’industriel Alstom et “bientôt” la privatisation d’Aéroports de Paris
rapporteraient au total 12 milliards d’euros, qui serviront à désendetter la
France.
“Les recettes de cessions d’actifs seront
prioritairement affectées au désendettement”, a-t-il souligné lors d’une
conférence de presse.
“Le produit des cessions des concessions
autoroutières va nous permettre de racheter 10 milliards de dette” et “ces
opérations seront lancées dès la semaine prochaine par l’Agence France
Trésor”, a-t-il précisé.
De plus M. Breton proposera au Premier ministre
“d’affecter les recettes tirées de la vente des titres d’Alstom et bientôt
d’ADP (plus de 2 milliards d’euros supplémentaires) également au
désendettement de la France dès 2006”.
M. Breton a aussi réaffirmé que la croissance
du Produit intérieur brut en France progressera entre 2 et 2,5% en 2006, et
jugé que cette croissance repose sur deux “moteurs”, la consommation et les
exportations. Il a jugé que la croissance “s’installe sur une tendance
annuelle” entre 2 et 2,5%.
Il s’est ainsi félicité du “net redressement”
des exportations depuis l’été 2005, avec une hausse de 3% au premier
trimestre, et a salué le fait que la consommation des ménages “progresse
très vivement”, de 0,9% au premier trimestre.
Au final, selon lui, le chiffre de la
croissance au premier trimestre de +0,5% annoncé par l’INSEE, pourtant
inférieur aux prévisions de la Banque de France et des économistes, “fait
ressortir assez clairement que les demandes des ménages et de nos
partenaires commerciaux ont surpris par leur vigueur nos entreprises qui ont
dû déstocker massivement pour les satisfaire”.
Il a aussi répété que le chômage passerait
“sous la barre des 9%” avant la fin de l’année 2006, grâce aux créations
d’emplois, et écarté l’idée d’un redémmarrage de l’inflation à cause de la
hausse ds prix du pétrole.
Evoquant par ailleurs le raid lancé par le
groupe Mittal sur Arcelor, il a averti que le gouvernement “espère
prochainement des réponses” de Mittal sur “les engagements qui devront être
pris vis-à-vis de ce qui se passe sur le territoire national”.
Le groupe Mittal Steel, numéro un mondial de
l’acier a lancé jeudi une OPA hostile sur l’européen Arcelor et s’apprêtait
vendredi à relever son offre.
Quant à la fusion prévue entre Gaz de France et
Suez, il a indiqué que l’Etat détiendra “plus d’un tiers du capital” du
nouveau groupe issu de la fusion et en assurera le “contrôle” par le moyen
“d’une action spécifique”.
Le projet de loi sur cette fusion sera soumis
au Parlement “avant l’automne” et “sera l’occasion d’un débat”, a-t-il dit.
Suez et GDF ont prévu de fusionner d’ici la fin
de l’année, pour donner naissance à l’un des premiers groupes européens de
l’énergie.