Il ne fait pas de doute que la
Tunisie a réalisé des progrès économiques et sociaux importants. En termes
de compétitivité, la Tunisie occupe le 35ème rang mondial (sur 119 pays) et
le 40ème en termes de compétitivité de l’économie.
Le pays a également enregistré une augmentation du pouvoir d’achat des
Tunisiens à raison de 2% par an en prix courants, ce qui situe le taux
d’amélioration globale de 24% entre 1990 et 2000 ; sans oublier non plus
l’élargissement de la base de la classe moyenne et la réduction du taux de
pauvreté à -4%, et l’augmentation du revenu national par habitant à 4.000 DT
en 2006, ou l’amélioration de la couverture sociale à +13% et la régression
de l’analphabétisme de -11% à -8%.
Malgré tous progrès en nette progression, le chômage reste le problème
numéro 1 en Tunisie.
En effet, malgré la régression du chômage de 16 à 14%, ce taux demeure très
élevé,et comparable aux pays d’Afrique subsaharienne. Ce qui est un vrai
paradoxe pour un pays qui a maîtrisé la croissance de sa population, qui
constitue un modèle mondial pour sa politique de planning familial et de
maîtrise des naissances, mais également un pays dont la macroéconomie est
saine, une économie de plus en plus ouverte et les fondamentaux solides.
Pourtant, dans le programme du gouvernement présenté devant le Conseil
supérieur du développement, et si on considère la version la plus optimiste
d’une croissance annuelle de 6,3% au cours de la décennie 2007-2016, le taux
de chômage s’élèvera toujours à 10,3% à l’horizon 2016, au lieu donc de 14%
actuellement… Tout en prenant compte que la Tunisie doit doubler son revenu
par tête d’habitant d’ici 2016 pour le porter à 8.000 DT, l’augmentation
annuelle des exportations de 6,6% durant le 11ème Plan et la baisse du taux
d’endettement de 60,2% en 2006 à 48% en 2016.
Faudrait-il peut-être autre chose, mettre en place un autre remède, une
autre approche ! En tout cas, la question du chômage reste posée…