Les prix du pétrole
retombent à leur plus bas depuis un mois et demi
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Le New York Mercantile
Exchange (Nymex), le 12 mai 2006
Les prix du pétrole continuaient lundi matin de
se replier dans le sillage des autres matières premières, tombant à leur
plus bas niveau depuis un mois et demi, alors que le marché redoute l’effet
négatif qu’un regain d’inflation pourrait avoir sur la demande.
A New York, le baril de “light sweet crude”
pour livraison en juin baissait de 1,03 dollar à 67,50 dollars lors des
échanges électroniques vers 10H20 GMT (12H20 à Paris). Le contrat juin à New
York expire lundi à la clôture.
Il est tombé jusqu’à 67,42 dollars dans la
matinée, son plus bas depuis le 7 avril. Il a perdu près de 8 dollars
(10,5%) depuis son record historique atteint le 21 avril à 75,35 dollars.
A Londres, sur l’IntercontinentalExchange (ICE),
le baril de Brent de la mer du Nord perdait 56 cents à 67,96 USD sur
l’échéance de juillet.
“Les prix du pétrole reculent davantage ce
matin alors que le mouvement de ventes sur les matières premières continue”,
ont observé les analystes de la maison de courtage Sucden.
“L’affaiblissement actuel des prix des matières
premières a été provoqué par des inquiétudes sur l’inflation, mais il était
aussi normal que le marché subisse une correction après les gains si
importants enregistrés” ces derniers mois, ont-ils jugé.
Depuis plus d’une semaine, le marché est
redevenu très inquiet de l’éventuel impact d’une hausse de l’inflation sur
la demande mondiale. Ces inquiétudes ont provoqué un net mouvement de repli
des cours depuis dix jours, touchant notamment le pétrole, l’or et cuivre.
La hausse plus importante que prévu des prix à
la consommation en avril aux Etats-Unis, annoncée mercredi et due notamment
à la cherté de l’énergie, a conduit le marché à envisager de nouvelles
hausses des taux d’intérêt aux Etats-Unis en vue de contenir l’inflation. Si
c’était le cas, cela pourrait freiner l’économie, et par ricochet, ralentir
la demande de produits pétroliers.
Ce risque a été illustré par le dernier rapport
de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), publié le 12 mai, dans lequel
elle a revu en nette baisse sa prévision de croissance de la consommation
mondiale pour 2006, à 1,5% au lieu de 1,8%, citant l’impact des prix élevés
du pétrole sur la consommation.
Sur un autre front, le marché est rassuré par
la hausse des stocks d’essence depuis trois semaines aux Etats-Unis, qui
éloigne le risque d’une pénurie de carburant cet été, après le coup d’envoi
fin mai de la saison des grands déplacements en voiture.
“Si d’autres pertes sont encore envisageables,
nous estimons que les inquiétudes récurrentes sur le risque de perturbation
de la production en Iran et au Nigeria devraient procurer du soutien autour
des niveaux de prix actuels”, ont noté les analystes de Sucden.
“D’autres facteurs fondamentaux soutiennent les
cours, à savoir un approvisionnement en essence toujours serré avant la
saison américaine des grands déplacements et le risque de nouvelles
perturbations dans le Golfe du Mexique en raison de la saison des ouragans”,
ont-ils remarqué.
La saison des ouragans dans l’Atlantique, qui
commence en juin, devrait être à nouveau active cette année, mais pas aussi
intense que l’an dernier, qui avait été marqué par le passage dévastateur
des cyclones Katrina et Rita pour les sites de production pétrolière du
Golfe du Mexique.