Jacques Chirac arrive à
Brasilia pour une visite d’Etat de deux jours
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Le président brésilien
Luiz Inacio Lula da Silva (g) et Jacques Chirac, à Paris le 15 juillet
2005
Le président français Jacques Chirac arrive
mercredi à Brasilia pour une visite d’Etat de deux jours qui vise à sceller
l’étroite coopération politique avec le Brésil et à accroître la présence
des entreprises françaises dans ce nouveau géant économique.
Il s’agit de la troisième visite de M. Chirac
au Brésil, après celles qu’il a effectuées en 1997 et 1999. Le président
brésilien Luiz Inacio Lula da Silva avait été en 2005 l’invité d’honneur des
cérémonies du 14 juillet à Paris.
Son Airbus spécial devait se poser à 18h00
locales (21h00 GMT) sur la base aérienne de Brasilia. Il devait ensuite
rencontrer les représentants de la communauté française.
Il est accompagné d’une importante délégation
de cinq ministres (Affaires étrangères, Défense, Economie, Education,
Industrie) et d’une vingtaine de grands patrons, notamment Alstom,
Saint-Gobain, Areva, Suez, Thales.
L’essentiel de sa visite se déroulera jeudi,
avec une rencontre avec les chefs d’entreprise français puis un entretien
avec le président Lula. Il prononcera ensuite un discours devant les deux
chambres du Congrès.
Du côté français, on souligne “l’excellence”
des relations franco-brésiliennes et la grande convergence de vues entre MM.
Chirac et Lula, notamment sur “une mondialisation humanisée”.
Le Brésil de son côté souhaite officialiser
avec la France un “partenariat stratégique” au plan politique, a indiqué le
sous-secrétaire brésilien aux Affaires étrangères Antonio Patriota.
Cette proximité s’est déjà manifestée par le
soutien du Brésil à l’initiative de M. Chirac de taxe sur les billets
d’avion pour financer la lutte contre le sida dans les pays pauvres. La
France soutient d’autre part l’aspiration du Brésil à disposer d’un siège
permanent au sein du Conseil de Sécurité de l’Onu.
Le voyage de Jacques
Chirac en Amérique latine
Plusieurs accords de coopération politique,
scientifique et culturels seront signés jeudi.
Mais la visite de M. Chirac aura aussi une
forte tonalité économique. “Il faut aller là où se situe la croissance de
l’économie mondiale, là où se situent les grands pôles de développement”, a
expliqué le porte-parole de la présidence Jérôme Bonnafont. M. Chirac s’est
déjà rendu cette année en Thaïlande, en Inde et en Arabie saoudite et
devrait retourner en Chine à l’automne.
Le Brésil, avec ses 185 millions d’habitants et
une croissance de 5%, attire les convoitises françaises, alors que la France
n’est que le 7ème fournisseur et client du Brésil avec 5 mds d’euros
d’échanges et une part de marché de 3,7%.
Selon M. Patriota, les constructeurs
aéronautiques français Dassault et brésilien Embraer devraient annoncer en
marge de la visite un accord sur l’implantation au Brésil d’une unité de
fabrication de fuselages d’hélicoptères.
Le groupe français Armaris espère aussi pousser
la vente de sous-marins Scorpène au Brésil.
La France s’intéresse d’autre part à
l’achèvement éventuel de la construction de la troisième centrale nucléaire
brésilienne, Angra 3, une question qui est de nouveau d’actualité après les
incertitudes entraînées par la nationalisation des hydrocarbures en Bolivie,
qui fournit au Brésil la moitié du gaz qu’il consomme.
En revanche, il paraît improbable que les deux
pays puissent rapprocher leurs positions dans les négociations de
l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui butent sur les subventions
agricoles. Dans une interview à la chaîne TV Globo, M. Chirac a contesté
l’idée que l’Europe était “un marché protégé, fermé” et a réclamé “un
effort” du Brésil dans l’ouverture de ses services et de son industrie.