La
Tunisie cherche à booster la coopération économique tuniso-libyenne, à la
diversifier et à pousser l’investissement dans ce pays, notamment dans le domaine
industriel, en délocalisant certaines unités industrielles, ou en
participant à la reprise de 200 unités industrielles à privatiser.
Le service est aussi un autre secteur prioritaire, soit dans le domaine des
TIC, ou surtout celui du tourisme sur lesquels l’Etat libyen mise beaucoup, surtout que la capacité
d’hébergement est faible, ce qui fait que le niveau des prix est assez élevé, 270 euro la nuit pour le
seul 5 étoiles dont dispose Tripoli, 120 euros pour les 4 étoiles et 70 euros
pour les 3 étoiles.
Pour le commerce, il a été décidé, lors de la commission mixte, de faciliter
le transit des marchandises par route, la simplification des procédures. Le Ministre du tourisme
vient d’ailleurs d’annoncer lors des dernières journées de
partenariat tuniso-libyen, la construction d’une grande station de repos à
Ras Jedir, pour améliorer le confort des voyageurs.
Toutefois, les chefs d’entreprise, les industriels et investisseurs venus
très nombreux à ces 2 journées et dont plusieurs visitent la Libye
pour la première fois et ont une connaissance limitée des dernières mutations du marché de ce pays.
En effet, d’une manière simpliste, le Tunisien a une fausse idée du marché libyen,
qu’il considère à tort peu dynamique.
Or la Libye constitue un deuxième Dubaï, avec des taxes de
douanes très faibles ne dépassant pas les 4%, avec une absence de la TVA
…
Un marché très ouvert, où la plupart des monnaies sont acceptées, même le dinar
tunisien (100 DT, c’est environ 97 dinars libyens) tout en
rappelant qu’il y a 8 ans 100 DT étaient changés contre 340 dinars libyens.
La Libye est un vrai free-shop, où la marchandise du monde entier afflue,
surtout de Chine, Italie et Turquie et où les prix défient toutes
concurrences.
A titre d’exemple une bouteille de parfum dans une boutique à Tripoli coûte
30 à 40% moins cher qu’au Free-shop de l’Aéroport de Tunis-Carthage.
On remarque, également, un développement remarquable
des services, du commerce et des échanges, les produits tunisiens sont de
plus en plus concurrencés et 3 types de produits arrivent encore à
s’imposer, les produits pondéraux de proximité, comme les matériaux de
construction, les médicaments et les services, particulièrement les
prestations médicales, amenant certaines cliniques à s’implémenter en Libye,
où les praticiens tunisiens à se déplacer en Libye, pour opérer ou faire des
consultations groupées.
La Libye peut constituer une menace pour le commerce en Tunisie, vue
l’absence de taxes douanières et des impôts à tel point qu’elle est devenue
l’une des principales destinations de shopping pour les tunisiens. Plusieurs produits importés sont disponibles, à des qualités différentes et
avec un niveau de prix inférieur au marché tunisien, de 15% pour l’or, 40%
pour les vêtements et de 20% en moyenne pour l’électroménager.
En fait, la différence de prix entre la Tunisie et la Libye s’explique tout
simplement par l’absence de taxes, ce qui alimente tout type de commerce
parallèle allant de l’essence en passant par les vêtements, et les produits
alimentaires. Pour vous donner une simple idée, 1 litre d’huile d’olive
coûte coté libyen 1,6 DT, et qu’elle coûte jusqu’à 7 DT côté tunisien !…
Comment alors résister à la tentation!
Il faut préciser aussi que la population de la Libye avoisine les 6 millions,
selon les résultats préliminaires du 1er recensement en cours et
dont les résultats définitifs seront publiés fin 2007.
La dernière estimation de la population faite en 2005 a abouti à un chiffre
de 5,5 millions d’habitants avec 3 millions d’étrangers, dont 1 million
d’Egyptiens rien qu’à Tripoli, mais, également des Africains. Ces chiffres
reposent sur des estimations faites par les autorités libyennes avec
beaucoup de réserve.
Un dernier conseil, visitez ce pays, où on n’a pas besoin de visas, où le
coût par bus aller-retour coûte 40 DT et par avion entre 280 DT et 316 DT.