Certaines habitudes ont la peau
particulièrement dure. Par exemple, pour vivre heureux, vivons cachés ! Une
devise pour beaucoup d’entreprises tunisiennes, à tel point que le ministre
de l’Industrie, de l’Energie et des PME vient de tirer la sonnette d’alarme
en dénonçant le fait avéré que ‘’…les entreprises préfèrent encore recourir
au financement bancaire qui serait, à leur avis, moins contraignant (en
matière de transparence) que le marché financier qui exige des émetteurs la
publication d’un prospectus où toutes les informations sur l’entreprise
sortent au grand jour’’.
Les analystes du monde économique ne comprennent d’ailleurs pas ce
comportement qui est diamétralement opposé à tout ce que l’entreprise peut
gagner en ‘’investissant’’ dans la transparence : bonne réputation, facilité
de gestion, accès aux meilleures conditions de financement que peuvent leur
permettre des sources autres que les banques, consolidation conséquente des
fonds propres…
Pourtant, il y a des raisons compréhensibles (et excusables ?!) à cette
étonnante ‘’tradition’’. Pour la plupart, les PME tunisiennes (et
maghrébines, en général) sont des entreprises familiales de faible taille,
sous capitalisées et ne disposant pas de ressources à long terme pour
financer correctement leurs investissements. Et, comme de juste, le manque
de transparence dans la gestion est un fléau pour ces entreprises qui ont
donc le plus souvent un système d’information ‘’primaire’’ réfractaire aux
impératifs des structures de financement d’obtenir une information
financière exhaustive et fiable sur laquelle elles s’appuieraient pour
apporter leur aide.
Exception faite des entreprises adhérant au Programme de mise à niveau, de
celles faisant appel public à l’épargne et du reste du haut de panier, nous
sommes ainsi devant un problème quasi généralisé même s’il ne faut jamais
oublier que l’entreprise (et spécialement les PME) sont constamment sous
pression dans un environnement qui ne veut entendre parler que de
compétitivité.
Certaines habitudes ont la peau
