L’Administration a fait
des progrès ; mais il reste beaucoup à faire, admet M. Zouhair
Mdhaffar, ministre-délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Fonction
publique et du Développement administratif.
«L’Administration a fait beaucoup d’efforts pour renforcer l’entreprise et
l’aider à améliorer sa compétitivité. Elle a été rapide quand il fallait
prendre les mesures nécessaires, surtout dans des moments difficiles, comme
ce fut le cas pour le secteur textile». Même s’il a cherché à mettre en
valeur les efforts du secteur dont il a la charge, en l’occurrence
l’administration, en vue d’améliorer son fonctionnement et ses performances,
M. Zouhair Mdhaffar, ministre-délégué auprès du Premier ministre, chargé de
la Fonction publique et du Développement administratif n’a nullement «fait»
dans la langue de bois -un exercice que certains affectionnent
particulièrement.
En effet, M. Mdhaffar a clairement admis les insuffisances persistantes de
l’administration tunisienne, en dépit du chemin parcouru dans le bon sens.
Il l’a fait en ouverture des «Deuxièmes journées administratives»,
organisées par l’Amicale des Diplômés du Cycle supérieur de l’Ecole
Nationale d’Administration, en collaboration avec la revue «l’Expert».
Jadis championne de la paperasse, notre administration s’est en effet
efforcée au cours des dernières années de diminuer le nombre de documents
exigés pour les ramener de 527 à 125, et remplacer dans la foulée bon nombre
d’autorisations par des cahiers de charges -dont le nombre s’élève
aujourd’hui à 163. Mais, souligne le ministre, «cela ne veut pas dire que
nous avons achevé de réaliser le nécessaire». Il reste encore «le cadre
juridique qui a besoin d’être amélioré ; des procédures administratives
encore compliquées et qui constituent toujours une des plus importantes
entraves au développement de l’entreprise».
En outre, «de nombreux circuits administratifs ont besoin d’être simplifiés,
à l’instar de certains parmi les nouveaux cahiers de charges», détaille M.
Zouhair Mdhaffar. Qui sait pertinemment que tout comme elle peut l’impulser,
l’Administration est en mesure d’entraver le développement. Or, la Tunisie
est à un stade de son histoire et de son développement où elle va devoir
passer à la vitesse supérieure et relever plus d’un défi. Dont celui de
«l’accélération de son rythme de croissance et la consolidation des
fondements de son économie».
Mais notre pays aura aussi à faire face à «des rendez-vous décisifs, dont
celui de 2008, c’est-à-dire la fin du démantèlement tarifaire et de la
période transitoire vers l’instauration d’une zone de libre-échange avec
l’Union européenne, et l’ouverture de négociations sur les services»,
rappelle M. Taoufik Baccar, gouverneur de la Banque centrale -et président
de l’Amicale des Diplômés du Cycle supérieur de l’Ecole Nationale
d’Administration-, à l’ouverture des «Deuxièmes journées administratives».
En outre, la Tunisie a des ambitions qui ne sont pas moins grandes que les
défis. Notamment celles de «multiplier par deux le revenu par tête
d’habitant pour le porter à 8.000 dinars tunisiens en 2016 ; réduire le taux
de chômage de quatre points et porter le «taux de rattrapage» des pays
développés à 60%», énumère le Gouverneur de la Banque centrale.
Notre pays
veut également faire passer le taux de croissance «à plus de 6% -contre 5%
actuellement-, et atteindre un taux d’investissement de 27% du Produit
intérieur brut, dont 60% réalisés par le secteur privé», complète M. Mdhaffar. Ce qui suppose que l’entreprise tunisienne puisse évoluer dans un
meilleur environnement» ; dans un monde où l’«on parle aujourd’hui de
compétitivité globale», observe M.Taoufik Baccar. Car «toutes les études
démontrent que la compétitivité dépend aujourd’hui à 40% de facteurs
externes à l’entreprise», explique M. Mdhaffar.