Feu vert imminent de Bercy à
l’ouverture du capital d’Aéroports de Paris
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Logo d’Aéroports de
Paris (ADP)
L’Etat français s’apprêtait mardi à dévoiler le
calendrier de l’introduction en Bourse d’Aéroports de Paris (ADP) et la
fourchette de prix de l’action, donnant ainsi le coup d’envoi officiel de
cette privatisation partielle.
Selon des sources proches du dossier, le visa
de l’Autorité des marchés financiers (AMF) est attendu mardi au ministère
des Finances. Bercy devrait dans la foulée donner son feu vert à l’ouverture
de capital, qui consistera en une augmentation de capital combinée à une
cession de titres de l’Etat.
La première cotation en Bourse du gestionnaire
des aéroports d’Orly et de Roissy devrait intervenir mi-juin, au terme d’une
opération qui devrait rapporter au total entre 1 et 1,5 milliard d’euros et
valoriser l’entreprise entre 4 et 4,5 milliards, a-t-on appris de source
proche du dossier.
Le gouvernement compte mettre sur le marché
environ 30% du capital du deuxième groupe aéroportuaire européen, même si la
loi lui permet d’en céder 49%. Jusqu’à 10% du capital sera réservé aux
salariés.
Au total, l’Etat devrait ainsi engranger
jusqu’à 700 millions d’euros, qu’il prévoit d’affecter au désendettement
public.
Des voyageurs dans un
terminal de l’aéroport de Roissy, le 20 avril 2006
ADP, passé du statut d’établissement public à
celui de société anonyme en juillet 2005, procédera parallèlement à une
augmentation de capital de l’ordre de 500 à 600 millions d’euros.
Cet argent frais doit aider Aéroports de Paris
à financer un vaste programme d’investissements de 2,7 milliards d’euros
entre 2006 et 2010. La société, qui a accueilli en 2005 un nombre record de
78,7 millions de passagers (+4,4% sur un an), compte ainsi augmenter ses
capacités d’accueil de 19,4 millions de personnes en cinq ans.
Le calendrier choisi par l’Etat français semble
propice au succès de l’ouverture de capital.
Les grandes compagnies aériennes européennes,
dont British Airways ou Air France-KLM, première cliente d’ADP, viennent de
publier des résultats en forte hausse malgré l’envolée du prix du pétrole.
La bonne santé des transporteurs, tirée par la
nette reprise du trafic aérien, a fait bondir l’an dernier le résultat
opérationnel d’Aéroports de Paris de 13,8% à 331,2 millions d’euros et son
chiffre d’affaires de 5,7% à 1,9 milliard.
L’aéroport de Roissy,
le 19 octobre 2005
Autre atout d’ADP: le groupe a été autorisé par
le gouvernement à augmenter de 5% par an les redevances facturées aux
compagnies aériennes pour les cinq ans à venir, ce qui lui offre une
précieuse visibilité avant sa mise en Bourse.
Plus généralement, le secteur des aéroports
fait actuellement l’objet d’un fort engouement des marchés financiers.
Le gestionnaire des aéroports britanniques,
British Airport Authority (BAA), est ainsi convoité par le groupe espagnol
de BTP Grupo Ferrovial, qui a de nouveau relevé son offre d’achat mardi de
8,75 à 9,73 milliards de livres (14,2 milliards d’euros), sans toutefois
convaincre sa cible.
A l’aube de son introduction en Bourse, ADP
doit cependant convaincre les investisseurs qu’il saura améliorer sa
rentabilité, alors que sa marge opérationnelle (30%) reste inférieure à
celle des principaux aéroports européens, BAA en tête (42%).
Pour y parvenir, le groupe promet de développer
deux activités rentables: les commerces dans les aéroports et l’immobilier,
puisque des centaines d’hectares sont encore disponibles sur son domaine
foncier.