Alkimia achète l’algérienne Kimial

Par : Tallel
 

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alkimia.jpgLa
Société tunisienne Alkimia, qui produit du STPP (Tripolyphosphate de
Sodium), composant entrant dans la production de détergents, a pris une
participation
majoritaire de 55% dans le capital de la société algérienne KIMIAL.
Il faut rappeler que KIMIAL, située dans la région de Annaba, se trouve à
l’arrêt depuis septembre 2005 ; elle issue du groupe Sonatrak, qui a donné
naissance en 1984 au groupe Asmidal.

Alkimia va devoir investir 15 millions de dollars en 2006
pour la modernisation des équipements de Kimial et afin de porter la production
de l’usine de Annaba de 20.000 à 60.000 tonnes en 2008.
Par ailleurs, en 2005, l’Algérie a importé pour 15 millions de dollars de
STPP, ce qui correspond à sa consommation annuelle.

Alkimia,
par le biais de cet investissement, augmenter ses parts de marché dans
le Maghreb et au Moyen-Orient surtout que la demande mondiale en STPP est de
plus en plus importante.

L’usine de Annaba utilise de la matière première locale, à savoir de l’Acide
phosphorique issue de l’usine de Gabès et de la lessive de soude, produite
en Algérie.

Afin de situer l’importance de cette acquisition, on rappelle qu’en Tunisie
la consommation par habitant est en moyenne 7,5 kg par an de détergents, alors que ce
chiffre est de 3 kg en Algérie (avec une population trois fois plus
importante) et surtout quand on sait qu’il s’agit d’un marché en pleine
effervescence en termes d’utilisation de machines à laver.

Le marché maghrébin produit actuellement 140.000 tonnes de STPP par an et
passera à 200.000 tonnes en 2008, réalisant un excédent  qui sera
exporté vers le Moyen-Orient.

On note, également, qu’Alkimia a réalisé, en 2005, une production de STPP de 140.580
tonnes, dont 123.344 ont été exportées, engendrant un chiffre d’affaire de
67,3 millions d’euros, soit l’équivalent de 111 millions de dinars tunisiens
dont 99 millions DT à l’export.

Son usine de Gabès compte 256 employés, et un actionnariat qui se compose du
Groupe chimique tunisien (39% du capital), contre 17% pour le groupe
hôtelier Driss et 42% pour la famille Doghri.

Après l’Algérie, Alkimia s’intéresse au marché de l’Arabie Saoudite, où elle
discute avec le groupe privé industriel saoudien Al-Zamil, pour prendre une
participation de 45% dans le capital de son usine de Jubeil.
Alkimia, compte y investir 42 millions de dollars pour produire 50.000
tonnes de STPP début 2008.

L’Arabie Saoudite constituerait une étape pour toucher les marchés de
l’Inde, du Pakistan, l’Iran et l’Irak, où l’entreprise tunisienne espère
atteindre en 2015, une production de 250.000 tonnes de STPP par an.

On peut dire aujourd’hui que Alkimia est un parfait exemple de partenariat
tuniso-algérien ; un partenariat qui pourrait être un exemple de réussite de l’internalisation
des entreprises industrielles tunisiennes ; un mouvement qui a débuté dans
les années 90, notamment avec l’investissement de la COFAT au Portugal et en
Roumanie, suivi du Groupe Assad en Algérie (où son usine de fabrication des
batteries a démarré fin 2005), du Groupe Hamrouni en Mauritanie (avec une
usine de fabrication de peinture) et du groupe Carthage céramique, qui a
ouvert une usine de fabrication de carreaux en Libye.

 

T.B.