Depuis sa privatisation (soit 3 exercices), l’UIB affiche un résultat net de
l’exercice égal à zéro. La Banque du Sud, qui vient d’être privatisée, ose un
premier exercice déficitaire. Nos lecteurs mais, également, des cadres et
des dirigeants d’entreprises continuent à nous reposer la même question :
pourquoi seulement maintenant ?
Il est vrai que partout dans le
monde, un changement de majorité ou de direction dans une entreprise aboutit,
généralement, à des décisions d’audits et d’assainissements des situations
antérieures qui entraînent, dans la plupart des cas, la prise en charge de
pertes sur des opérations antérieures. Selon l’importance des insuffisances
constatées, la nouvelle direction s’oriente, généralement, vers un
amortissement sur un certain nombre d’exercices. C’est ce qui est en train de
se passer aussi bien à l’UIB qu’à la Banque du Sud.
Maintenant, il est inutile de
demander qu’on fasse une simulation de privatisation de certaines banques;
ça restera toujours du théorique.
Au niveau de l’état de résultat
de l’exercice 2005 de l’UIB, la banque enregistre une progression de 12,8%
du Produit Net Brut (PNB) que le management explique par le développement
des crédits à la clientèle et par la maîtrise du coût des ressources. Les
frais de personnel ont, également, subi une baisse importante (-10%)
expliquée par la réalisation d’une bonne partie du plan de départs
volontaires. Ainsi, le résultat net hors provisions a enregistré une
progression de 120% par rapport à l’exercice 2004 ; soit une
augmentation de 12,7 MDT, dont notamment 8,4 MDT provenant de l’amélioration du PNB et
4,1 MDT de la baisse des frais de personnel. L’effectif moyen par agence
reste quand même élevé par rapport aux moyennes du secteur.
Au niveau des créances classées,
celles-ci ont enregistré une baisse de 2 points, passant de 48% à 46% fin 2005 par
rapport au montant des crédits accordés ; les insuffisances de provisions
sont, quant à elles, en recul de 19,8 MDT et sont estimées à 89 MDT au
31-12-2005.
La banque poursuivra donc son
effort d’assainissement financier et ne devrait pas dégager de bénéfices
avant 2008, selon certaines estimations, soit une période de 5 ans pour un
apurement total des comptes. Ceci supposera, pour les exercices 2006 et
2007, d’importants efforts de recouvrement de créances provisionnées, le
maintien d’un bon niveau de croissance du PNB et une plus grande maîtrise
des charges d’exploitation.