La SNCM officiellement
privatisée à l’issue de son dernier CA
___________________________________
Le cargo mixte de la
SNCM le “Paglia Orba” amarré dans le port de Bastia, le 13 septembre
2004
Le dernier conseil d’administration de la
Société nationale Corse Méditerranée (SNCM) a entériné mercredi matin la
privatisation de la compagnie maritime, au lendemain du feu vert donné par
la commission européenne à son rachat par le groupe Veolia et le fonds
d’investissement Butler Capital Partners.
“Le conseil d’administration a entériné la
recapitalisation et le changement d’actionnaires, c’est une page nouvelle de
la compagnie qui s’est ouverte”, a déclaré Bruno Vergobbi, ancien PDG, à
l’issue du conseil, au siège de la société à Marseille.
“On ne peut que souhaiter bon vent à la
nouvelle société, qui me paraît bien armée pour obtenir de nouvelles parts
de marché, rebondir après la crise de l’automne dernier et démontrer à ses
clients qu’elle peut se battre pour rester la compagnie délégataire du
service public avec la Corse”, a ajouté M. Vergobbi.
Le conseil d’administration, auquel le Syndicat
des travailleurs corses (STC, nationaliste) a refusé de participer, a donné
son aval à une recapitalisation de 142,5 millions d’euros, pour permettre
notamment d’apurer le passif, et à une augmentation de capital de 35
millions d’euros pour la nouvelle société.
Comme prévu, Veolia détiendra 28% du capital et
Butler Capital Partners (BCP) 38% aux côtés de l’Etat (25%) et des salariés
(9%).
La CGT s’est inquiétée que la part détenue par
Butler revienne très majoritairement à des fonds étrangers. Seules 63
actions resteront détenues par BCP, 994 autres seront réparties à FCPR
(France private equity III), “un nouveau larron” selon la CGT, composé à 50%
d’investisseurs américains, 40% européens, et 10% asiatiques, a précisé à la
presse Jean-Paul Israël, secrétaire des marins CGT, en marge du conseil, en
évoquant une “tromperie de l’Etat”.
“Nos représentants ont obtenu une
identification de ce groupe, et nous allons l’étudier dans les jours qui
viennent”, a ajouté M. Israël, en relevant par ailleurs que la nouvelle SNCM
“a désormais des capitaux dont elle n’a jamais bénéficié lorsqu’elle était
publique”. “Autrement nous n’en serions pas là”, a-t-il dit.
Dans l’après-midi, devaient se tenir le nouveau
conseil de surveillance, présidé par Michel Pélissier, président de la
Sonacotra, ainsi que le nouveau directoire sous la présidence de Gérard
Couturier (Veolia) appelé à prendre la tête de la nouvelle SNCM.