Le chômage revient à son
niveau le plus faible depuis quatre ans en avril
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Le taux de chômage en
France en avril 2006
Le nombre de demandeurs d’emploi est revenu à
son niveau le plus faible depuis quatre ans en avril, totalisant 2.262.000
personnes, soit 9,3% de la population active, un recul salué par Jean-Louis
Borloo qui juge possible de passer sous la barre des 9% d’ici la fin de
l’année.
Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie 1
(immédiatement disponibles, à la recherche d’un emploi à durée indéterminée
et à temps plein) a baissé de 1,1% en avril (-26.3000 personnes) par rapport
à mars, selon les chiffres publiés mardi par le ministère de l’Emploi.
Le nombre de chômeurs de catégorie 1 — qui
sert de baromètre officiel même s’il ne comptabilise pas tous les chômeurs
— totalise désormais 2.262.000 personnes, soit le niveau le plus faible
depuis juin 2002.
Le taux de chômage au sens du bureau
international du travail (BIT), calculé différemment, a quant à lui baissé
de 0,2 point pour s’établir à 9,3% de la population active, un niveau qui
n’avait plus été atteint depuis novembre 2002.
Cette baisse profite à l’ensemble des
catégories de demandeurs d’emplois, qu’il s’agisse des jeunes (-10,4% sur un
an), des plus de 50 ans (-5,7%) ou des chômeurs de longue durée (-6,9%).
Dévoilant ces chiffres sur France 3, le
ministre de l’Emploi Jean-Louis Borloo a expliqué avoir “mis en place un
meilleur accueil des demandeurs d’emploi, permis la formation,
l’apprentissage, les contrats de professionnalisation, développé les
services à la personne” dans le cadre du plan de cohésion sociale puis pris
“avec le Premier ministre une deuxième série de mesures d’urgence pour
l’emploi”, parmi lesquelles figurait le contrat nouvelles embauches (CNE).
“Ces chiffres confirment la tendance à la
baisse observée depuis mars 2005”, qui a concerné “212.000 personnes sur la
période”, s’était-il félicité peu avant devant quelques journalistes.
Cette embellie est “l’addition du travail du
plan de cohésion sociale, du CNE, de la bonne tenue de l’emploi — avec
50.000 créations d’emploi au cours des deux derniers trimestres –, du
décollage du chèque emploi service universel (CESU), et de la baisse du
nombre de licenciements et de plans sociaux”, a expliqué son ministre
délégué à l’Emploi, Gérard Larcher.
Jean-Louis Borloo (d)
et Dominique de Villepin à Maisons-Alfort le 31 mai 2006
Alors que les associations de chômeurs et
certains syndicats attribuent la tendance des derniers mois au durcissement
du contrôle des chômeurs, M. Larcher a au contraire souligné “la baisse du
nombre de radiations administratives”.
Misant sur le
rapprochement de l’Unedic et de l’ANPE et sur la mise en place du suivi
mensualisé des chômeurs, MM. Borloo et Larcher estiment “faisable de passer
sous la barre des 9% d’ici la fin de l’année” et espèrent un “mouvement
d’accélération” pour la suite.
“On ne va pas tarder à
rendre le pays avec des chiffres meilleurs que ceux qu’on avait trouvés en
mai 2002”, a prédit M. Borloo. Le taux de chômage était alors de 9,0%.
Pour y parvenir,
l'”obsession” des prochains mois sera le chômage des jeunes, qui, malgré une
baisse importante, concerne toujours 22% des moins de 25 ans, a expliqué M.
Larcher.
Echaudé par la crise du
contrat première embauche (CPE), le gouvernement semble essentiellement
miser sur le “parcours d’accès à la vie active en entreprise”, prévoyant
l’octroi d’une aide à tout employeur embauchant en CDI un jeune de faible
qualification ou résidant en zone urbaine sensible. Créé mi-avril pour
remplacer le CPE, ce dispositif doit démarrer “d’ici la fin juin”.