ADP en Bourse mi-juin, l’Etat encaissera 600 à 800 millions d’euros

Par : Autres

 

ADP en Bourse mi-juin,
l’Etat encaissera 600 à 800 millions d’euros

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Le président d’ADP
Pierre Graff explique le processus de privatisation du groupe, à
Paris, le 31 mai 2006

L’Etat a lancé mercredi dans la nuit le
processus de privatisation partielle du groupe Aéroports de Paris (ADP),
gestionnaire d’Orly et de Roissy, via une introduction en Bourse programmée
mi-juin qui rapportera 600 à 800 millions d’euros aux finances publiques.

 

“C’est un grand jour pour nous, a déclaré
mercredi le président d’ADP Pierre Graff lors d’une présentation aux
investisseurs. Nous avons besoin de cette introduction en Bourse et de cette
augmentation de capital pour grandir et investir”.

 

ADP, jusqu’ici propriété à 100% de l’Etat, sera
introduit en Bourse mi-juin, à un prix compris entre 42 et 48,50 euros
l’action pour les institutionnels et avec un rabais d’un euro pour les
particuliers, a annoncé le ministère des Finances mercredi, après avoir reçu
le visa de l’Autorité des marchés financiers.

 

L’Etat encaissera 617 à 800 millions d’euros et
conservera in fine 67,4% à 71,6% du deuxième groupe aéroportuaire européen,
a précisé Bercy, même si la loi lui permettait de n’en garder que 51%.

 

L’introduction d’ADP en Bourse s’accompagnera
d’une augmentation de capital, qui lui permettra de lever 600 millions
d’euros en émettant 14,6 millions d’actions nouvelles.

 

L’Etat cèdera au départ 15,4 millions
d’actions, mais se réserve la possibilité de céder 4,5 millions d’actions
supplémentaires, ce qui déterminera ses recettes finales et la part du
capital qui lui restera.

 

 

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Des voyageurs dans un
terminal de l’aéroport de Roissy, le 20 avril 2006

Au total, la cotation d’ADP devrait dégager 1,2
à 1,4 milliard d’euros, répartis entre le groupe et l’Etat.

 

Le prix fixé par Bercy valorise ADP 4,2 à 4,8
milliards d’euros après augmentation de capital, en haut de la fourchette
attendue par les analystes.

 

Le processus d’offre débute dès ce mercredi et
devrait durer jusqu’au 14 juin. Bercy n’a pas précisé si la cotation
démarrera bien dès le 15 juin.

 

Les salariés d’ADP pourront souscrire jusqu’à
10% de l’offre à des conditions préférentielles.

 

La vente partielle d’ADP poursuit la série de
cessions d’actifs publics engagée depuis 2005 par le gouvernement, qui va
aussi vendre les 21% de l’Etat dans Alstom, après avoir en 2005 cédé les
trois sociétés publiques d’autoroutes et partiellement privatisé EDF et Gaz
de France, mis en Bourse.

 

Selon le ministre des Finances Thierry Breton,
les ventes des parts dans ADP et Alstom et la cession des autoroutes
rapporteront 12 milliards d’euros qui aideront à ramener la dette publique à
64,6% du PIB.

 

ADP quant à lui utilisera sa part d’argent
frais pour financer un vaste programme d’investissements de 2,7 milliards
d’euros entre 2006 et 2010. La société, qui a accueilli 78,7 millions de
passagers en 2005, compte augmenter ses capacités d’accueil de 19,4 millions
de personnes en cinq ans.

 

 

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Le chiffre d’affaires
et le nombre de passagers d’ADP

La bonne santé des grandes compagnies aériennes
européennes a fait bondir ses résultats l’an dernier et le groupe a été
autorisé à augmenter de 5% par an ses redevances aéroportuaires pour les
cinq ans à venir.

 

Mais ADP doit encore améliorer sa rentabilité,
encore inférieure à celle des principaux aéroports européens. Il veut miser
sur les commerces dans les aéroports et l’immobilier, en profitant des
centaines d’hectares disponibles sur son domaine foncier.

 

Le secteur des aéroports fait actuellement
l’objet d’un fort engouement des marchés financiers, avec des fusions à la
clé. L’espagnol BTP Grupo Ferrovial est prêt à débourser 14,2 milliards
d’euros pour mettre la main sur le gestionnaire des aéroports britanniques,
British Airport Authority (BAA).

 

BAA et le gestionnaire de l’aéroport de
Francfort, Fraport, sont déjà cotés en Bourse, avec une capitalisation
respective d’environ 13 milliards et 5 milliards d’euros.

 

“Grâce à l’ouverture de son capital, ADP aura
les moyens de se moderniser, de se développer”, souligne le ministère, alors
que “les autres grands aéroports européens ont tous engagé des programmes de
développement importants”.

 

 

 

 

© AFP 2006

Photo : Jean Ayissi – Jack Guez