Les
chiffres laissent songeur mais promettent aussi des changements radicaux
quand on observe l’hôtellerie tunisienne par le filtre de la maîtrise
d’énergie. On comprend ainsi que beaucoup reste à faire quand on sait qu’à
lui seul, le tourisme consomme le quart de l’énergie du secteur des
services. Une consommation qui monte… qui monte ! En 1993, la consommation
était de 11kw/h par nuitée. En 2003, elle est passée à 20kw/h. Pratiquement
le double en 10 ans !
Il ne fallait donc pas s’étonner que le ministre de l’Industrie, de
l’Energie et des /PME profite de l’organisation d’un Forum sur la maîtrise
de l’énergie dans le secteur du tourisme pour lancer un ‘’appel’’ (très
documenté, par a+b si l’on ose dire) démontrant que les hôteliers sont
capables de peser très lourd sur l’effort national dans ce domaine,
simplement en s’engageant en masse dans une approche energy-friendly. Et là,
il y a deux manières de rationaliser la consommation d’énergie dans le
secteur hôtelier : l’énergie solaire pour chauffer l’eau et l’efficience
énergétique pour mieux consommer.
Certes, il y a aujourd’hui plus de 130 hôtels qui se sont engagés dans un
audit énergétique ; la plupart avec des accords programmes auprès de l’ANPE.
Une attitude très significative car elle a eu pour effet l’économie de
21.000 tonnes équivalent pétrole par année (25%). Et ce n’est pas rien.
Mais, à commencer par le domaine ‘’évident’’ du chauffe-eau solaire, il est
dommage de constater que le parc hôtelier tunisien ne possède aujourd’hui
que 8.000 m2 de surface de capteurs solaires alors que l’on estime que les
possibilités d’extension peuvent aller jusqu’à 170.000 m2.
Il y a aussi le domaine des actions génériques où beaucoup reste vraiment à
faire en matière de généralisation des ampoules économiques, l’isolation
thermique, l’utilisation du gaz naturel, la sensibilisation du personnel de
toutes catégories…
Par où nos hôteliers peuvent-ils commencer s’ils souhaitent apporter leur
contribution ? C’est élémentaire : il leur faut entamer le plus tôt possible
leur audit énergétique. Ce qu’ils peuvent gagner peut les étonner.
Les
