La Chine et la Ligue arabe
veulent doper leurs échanges
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Le secrétaire général
de la Ligue Arabe Amr Moussa (g) et le ministre des Affaires
étrangères chinois Li Zhaoxing (d), le 1er juin 2006 à Pékin
La Chine et la Ligue Arabe ont décidé jeudi à
Pékin de donner un coup d’accélérateur à leur coopération économique,
notamment dans le secteur de l’énergie, avec un “plan d’action” visant à
doubler leurs échanges commerciaux d’ici à 2008.
Pékin et les 22 membres de l’organisation arabe
sont convenus d'”un plan d’action” pour 2006-2008, au second et dernier jour
de leur Forum, prévoyant en particulier la tenue d’une première rencontre
spécifiquement dédiée au pétrole durant cette période.
“Les deux parties attachent de l’importance à
une coopération énergétique, particulièrement dans les secteurs du pétrole,
du gas naturel et des énergies renouvelables”, souligne le plan divulgué par
l’agence officielle Chine Nouvelle.
La Chine, deuxième consommatrice de pétrole au
monde après les Etats-Unis, avec 6,4 millions de barils par jour en 2005,
importe près de 45% de celui qu’elle utilise.
Ces dernières années, elle est allée chercher
ses sources d’approvisionnement dans le monde entier – Afrique, Amérique
latine, Asie Centrale, Sibérie. Mais ses premiers fournisseurs restent les
pays arabes, qui lui ont vendu plus de 55 millions de tonnes de brut en
2005, soit quelque 44% de ses importations, et parmi eux, l’Arabie saoudite
(14% des importations).
En sens inverse, elle exporte vers les pays
arabes, son septième partenaire commercial, des produits électriques,
technologiques et du textile.
En progression fulgurante depuis une quinzaine
d’années, les échanges commerciaux sino-arabes ont dépassé 51 milliards de
dollars en 2005, en hausse de quelque 40% sur un an.
“Cela n’est qu’un début”, a déclaré à la presse
à l’issue du forum le secrétaire général de la Ligue Arabe Amr Moussa.
L’objectif des deux parties est de doubler le
volume des échanges bilatéraux pour atteindre “100 milliards de dollars dans
les deux-trois ans”.
Objectif ambitieux et réalisable selon ses
promoteurs: “En 2004 et 2005 le taux de croissance (des échanges) a été de
40%. Si nous continuons à ce rythme, ou avec un taux aux alentours de 30%,
alors nous devrions l’atteindre bientôt”, a souligné Amr Moussa.
Chine et pays arabes entendent notamment
encourager leurs entreprises à investir, fonder des entreprises mixtes et
“faire des échanges d’expérience et des transferts de technologie dans le
secteur énergétique”, selon Chine nouvelle.
Les projets d’envergure existent déjà,
principalement avec l’Arabie saoudite dont la compagnie d’Etat Aramco
construit actuellement une raffinerie dans le Fujian (sud-est),
conjointement avec le premier producteur de produits pétroliers chinois
Sinopec. Un seconde raffinerie pourrait ensuite voir le jour à Qingdao (est)
Sinopec pour sa part fait de la prospection
pétrolière dans le désert saoudien.
En discussion aussi, la construction en Chine
d’une usine d’éthylène avec la plus importante compagnie pétrochimique du
Proche-Orient, la Saudi Basic Industries Corporation.
Pékin compte aussi sur Ryad, premier
exportateur mondial de brut, pour alimenter sa future réserve stratégique de
100 millions de barils de brut.
Mais la Chine, qui nie que son intérêt pour les
pays arabes soit “confiné aux champs de pétrole”, a aussi profité de ce
sommet pour conforter son image d’amie des Palestiniens.
Elle est devenue le deuxième membre du Conseil
de sécurité de l’Onu, après la Russie, à accueillir une délégation du Hamas,
accusé de terrorisme par les occidentaux.
Le Forum, dont la 1ère édition s’était tenue en
2004, a également approuvé un accord visant à renforcer la coopération
anti-terroriste et un document sur la protection de l’environnement.