BCE : Issing s’en va, nouvelle distribution des responsabilités au directoire

Par : Autres

 

BCE: Issing s’en va,
nouvelle distribution des responsabilités au directoire

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L’ancien chef
économiste allemand de la BCE, Otmar Issing, le 9 juin 2005 à Munich

Une nouvelle ère s’est ouverte jeudi pour la
Banque centrale européenne, celle de l’après Otmar Issing: après huit ans de
services, le discret mais influent chef économiste allemand de l’institut
part à la retraite et laisse le Français Jean-Claude Trichet seul maître à
bord.

 

Les responsabilités au directoire de la Banque
centrale européenne (BCE) vont être redistribuées, avec notamment une
division des tâches effectuées jusqu’à présent par Otmar Issing, a annoncé
l’institut monétaire jeudi.

 

La division économie, à la tête de laquelle
était auparavant M. Issing, sera à compter de ce jeudi dirigée par
l’Allemand Jürgen Stark, indique la banque centrale dans un communiqué. M.
Stark remplace depuis le 1er juin au directoire de la BCE M. Issing, dont le
mandat de huit ans a pris fin officiellement mercredi.

 

L’autre grande responsabilité assumée jusqu’à
présent par M. Issing, la direction de la division recherche, revient au
vice-président de la BCE, le Grec Lucas Papademos.

 

 

 

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L’Allemand Jürgen
Stark, qui remplace Otmar Isssing à la tête de la division économie de
la BCE, ici le 26 mars 2003 à Francfort

La répartition des portefeuilles de M. Issing
était largement anticipée. Mais certains analystes pariaient sur la
désignation de M. Papademos plutôt que sur celle de M. Stark à la tête de la
division économie. Ce poste est considéré comme stratégique car c’est le
directeur de ce service qui présente la situation économique générale en
zone euro au début des réunions du conseil des gouverneurs.

 

La répartition des autres portefeuilles au
directoire reste quasiment en l’état. L’Espagnol José Manuel Gonzalez-Paramo
reprend les opérations de marché à sa collègue autrichienne Gertrude
Tumpel-Gugerell, qui dirigera quant à elle les services des ressources
humaines et du budget supervisés jusqu’alors par M. Papademos.

 

M. Stark, 58 ans, considéré comme un économiste
très orthodoxe, est un ancien de la Bundesbank, comme M. Issing. Il a
travaillé également au ministère allemand des Finances, où il a joué un rôle
clé dans la rédaction du Traité de Maastricht.

 

 

 

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Le président de la BCE
Jean-Claude Trichet, le 4 mai 2006 à Bruxelles

Composé de six membres, le directoire de la BCE
est chargé de la gestion courante de la banque centrale. Ses six membres
participent de droit au conseil des gouverneurs de la BCE, qui prend les
décisions sur les taux en zone euro.

 

La répartition entre deux membres du directoire
des responsabilités stratégiques effectuées auparavant par Otmar Issing
renforce de facto les pouvoirs du président de la BCE Jean-Claude Trichet,
jaloux, selon les observateurs, de l’influence de l’ancien chef économiste
allemand.

 

Mais pour ce qui est de l’orientation générale
de l’institut monétaire, cette décision devrait avoir un impact limité.

 

“Après le départ à la retraite de M. Issing, le
département de l’économie, qui joue un rôle clé dans la préparation des
décisions de la BCE sur les taux, reste aux mains de la Bundesbank”,
commente l’économiste de la Bank of America Holger Schmieding, qui estime
que cette décision est un avant tout un “signe de stabilité”.

 

“Si l’on en juge aux déclarations de M. Stark,
ceux qui attendent une inflexion moins rigoureuse sur les taux de la BCE
après le départ à la retraite de M. Issing en seront sans doute pour leurs
frais. Stark ne nous semble pas moins déterminé qu’Issing à préserver la
stabilité des prix”, conclut-il.

 

© AFP 2006

Photo : Johannes Simon – Thomas
Lohnes – John Thys