Inauguration de Minatec, premier centre européen sur les nanotechnologies

Par : Autres

 

___________________________________

 

SGE.CPQ08.020606061316.photo00.quicklook.default-245x152.jpg

Le nouveau bâtiment de
Minatec, à Grenoble, le 18 mai 2006

La France se dote d’un outil unique en Europe sur les technologies de
l’infiniment petit avec l’inauguration vendredi de Minatec, un centre
mariant recherche, enseignement, développement industriel des micro et
nanotechnologies qui fera travailler à Grenoble 4.000 personnes.

 

“Il n’y a dans le monde que deux centres qui peuvent rivaliser par la taille
et la conception avec Minatec, c’est Nanotec à Albany (Etat de New York) et
Selete, près de Tokyo, les deux autres centres européens, Louvain (Belgique)
et Dresde (Allemagne), sont moins ambitieux”, explique Geneviève Fiorasso,
adjointe au maire de Grenoble, chargée de l’économie.

 

Minatec, consacré aux micro (un millième de mètre) et nanotechnologies (un
milliardième de mètre), est aussi exceptionnel par son financement,
majoritairement local.

 

Quatre collectivités territoriales dirigées par des socialistes ont versé
près de la moitié de l’investissement de 170 millions d’euros : le conseil
général, plus gros contributeur avec 38,50 millions d’euros et qui est aussi
maître d’oeuvre du projet, la région Rhône-Alpes avec 23,47 millions
d’euros, la communauté de communes de l’agglomération grenobloise (Métro) et
la ville de Grenoble (9,9 millions d’euros chacune).

 

“L’installation de Minatec à Grenoble s’explique par le fait que c’est une
ville avec une forte sensibilité pour la haute technologie. Il y a beaucoup
d’ingénieurs, notamment le maire de Grenoble. Tout le monde se rencontre et
les choses ont pu aller très vite”, explique Jean-Charles Guibert, directeur
de la recherche technologique au Commissariat à l’énergie atomique (CEA) qui
évalue à 600 ou 700 les créations d’emplois liées à la naissance de Minatec.

 

Le CEA a apporté 32,32 millions d’euros, l’Etat 13,48 millions et les
sociétés privées 42,52 millions, notamment par le biais d’emprunts.

 

 

SGE.CPQ08.020606061316.photo01.quicklook.default-245x162.jpg
Un chercheur prépare un
analyseur d’électron pour analyser les couches en microélectronique,
le 18 mai 2006, au centre Minatec à Grenoble

Le Leti
(laboratoire d’électronique du CEA) forme l’épine dorsale de Minatec. Ses
locaux et ses effectifs (passés de 600 chercheurs à 1.000 en cinq ans avec
en plus 200 recrutements prévus d’ici à 2008) sont inclus dans Minatec.

 

Situé
entre la gare SNCF de Grenoble et le Synchrotron sur un site de 8 hectares,
Minatec dispose de 45.000 m2, dont 11.000 m2 de salles blanches, et une
possibilité d’extension de 50.000 m2 sur un terrain voisin.

 

“Une
partie des locaux sont loués à des entreprises qui payent pour mener des
projets communs avec les laboratoires”, explique Mme Fioraso. Tout est
étudié pour que les chercheurs, étudiants, industriels, thésards se
rencontrent autour des machines à café ou du restaurant du site et échangent
leurs idées.

 

“Les
nanotechnologies, c’est plus de puissance, moins de matière utilisée, plus
de portabilité et d’économie d’énergie”, selon Bernard Barbier, directeur du
Leti.

 

“Si on
veut que les industries traditionnelles se maintiennent en France, il faut
mettre de la haute technologie dedans”, ajoute Jean-Charles Guibert.

 

“C’est
parce que nous avions pris la décision de faire Minatec en Isère, que les
dirigeants de Philips, Motorola et StMicroelectronics ont retenu notre
département pour y implanter +l’Alliance+, à Crolles, où ils vont investir
près de 3 milliards d’euros entre 2002 et 2007 avec, à terme, la création de
1.500 emplois directs, soit le plus gros investissement industriel réalisé
en France ces dix dernières années”, estime le président socialiste du
conseil général de l’Isère André Vallini.

©
AFP 2006

Photo : Jean-Pierre Clatot