Italie: début d’un second
volet judiciaire dans l’affaire Parmalat
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Le fondateur de
Parmalat Calisto Tanzi au Tribunal de Milan, le 11 avril 2006
La première audience préliminaire dans le
second volet judiciaire de l’affaire Parmalat, le krach du géant italien de
l’agroalimentaire qui a laissé un trou de plus de 14 milliards d’euros, a
débuté lundi à Parme (centre) avec la constitution des parties civiles.
Dans ce second volet judiciaire, 64 personnes,
dont le fondateur de Parmalat Calisto Tanzi, des membres de l’ancien conseil
d’administration, des commissaires aux comptes et autres responsables
financiers, sont accusés de “banqueroute frauduleuse, faux bilans,
associations de malfaiteurs et fausses communications”.
Le parquet avait inscrit sept autres personnes
au registre des enquêtes mais a renoncé à demander leur renvoi devant la
justice.
L’audience se déroule dans l’auditorium
Paganini car le tribunal est trop petit pour accueillir toutes les personnes
désirant se constituer partie civile dans le plus grand scandale financier
en Europe qui a frappé quelque 135.000 épargnants.
Selon les médias italiens, les prochaines
audiences seront également destinées à la constitution des parties civiles
et le débat sur le fond de l’affaire débutera seulement en automne.
L’audience préliminaire de lundi est le début
d’une procédure qui pourrait s’achever par un renvoi en justice de tous ou
certains des accusés si le juge des audiences préliminaires conclut à la
recevabilité des requêtes du parquet.
Selon Giampiero Biancolella, un des avocats de
M. Tanzi, le fondateur du groupe ne sera pas présent à l’audience car il
doit être hospitalisé pour des examens.
Un premier procès pour manipulation des cours
boursiers s’est ouvert en septembre 2005 à Milan (nord) et le bras droit de
Calisto Tanzi, Fausto Tonna, et dix autres personnes ont déjà été condamnés
à des peines allant de 10 mois à deux ans et demi de prison ferme dans le
cadre d’une procédure négociée.
Ce procès se poursuit à l’heure actuelle avec
Calisto Tanzi, quinze de ses proches et des cabinets d’audit jugés pour
manipulation des cours de Bourse.
Six grandes banques internationales sont aussi
sur le banc des accusés, soupçonnées d’avoir placé des actions de Parmalat
tout en connaissant la situation d’insolvabilité du groupe.
Parmalat employait 36.000 personnes dans 30
pays du monde entier avant son effondrement, en décembre 2003, avec la
découverte d’un trou supérieur à 14 milliards d’euros dans ses comptes.