S’interrogeant en profondeur sur
l’esprit même de la seconde édition du Salon international des services à
l’exportation, les Conseils fiscaux ont pris l’exemple d’un opérateur
étranger en Tunisie qui, selon eux, les défie et défie les lois en vigueur
par sa seule présence. Un signe de la complexité de ce secteur prometteur
mais où il est si difficile de contenter tout le monde.
ECTI, le Bureau (ou l’association ?) français pour ‘’l’emploi’’ des
retraités étrangers dans des missions ‘’bénévoles’’ en Tunisie a été ainsi,
encore une fois, la cible de la Chambre nationale des Conseils fiscaux
(CNSCF-UTICA) qui y voit une provocation et un antagonisme majeur. ECTI a
donc inspiré pas moins de 14 interrogations aux Conseils fiscaux. Des
interrogations qui méritent que l’on s’y attarde pour faire la part des
choses.
Pourquoi les services concernés n’ont-ils pas accordé à ses activités
l’importance qu’elles méritent ? Pourquoi lui a-t-on permis d’ouvrir des
comptes bancaires, de s’installer et d’entrer en activité ? Comment les
représentants permanents d’ECTI ont-ils pu avoir pignon sur rue ? Comment
ECTI a-t-il organisé des séminaires et publier des pubs dans les journaux ?
Comment n’a-t-on pas réalisé des études sur ses effets sur l’emploi et les
entreprises ? Pourquoi le contrôle économique, l’ODC… ne sont-ils pas
intervenus ? Quel est notre bénéfice alors que nous menons une bataille pour
l’emploi ? Quelles en seront surtout les répercussions sur l’emploi des
jeunes ? Que reste-t-il de nos thèses sur le défi de l’emploi ? Que
reste-t-il de sens à nos négociations sur la libéralisation au moment où
nous ouvrons ainsi les portes ? Pourquoi n’a-t-on pas appliqué le principe
de réciprocité ? Pourquoi le ministère de l’Emploi n’est-il pas intervenu ?
Pourquoi tardons-nous tant dans le domaine de la nomenclature et de la
classification ? Pourquoi les plaintes des organisations professionnelles
contre les associations étrangères n’ont-elles pas eu de vrai écho ?
Ces 14 chagrins ne sont rien de moins qu’une sonnerie d’alarme poussée par
des professionnels inquiets pour leur secteur. Et leur souhait est que ce
Salon, particulièrement important pour la Tunisie, soit une réelle occasion
pour voir la totalité de l’iceberg des services et pas uniquement ce qui
nous apparaît à la surface.